Au bout du compte, Jean Pascal et Silvio Branco auront eu besoin de quelques jours pour apprendre à se détester. Mais on peut dire qu'ils ont bien appris!

Les deux hommes, qui vont s'affronter ce soir au Centre Bell pour le titre des lourds légers du WBC, en sont presque venus aux coups lors de la pesée officielle, hier après-midi, dans un steak house de Laval. Pascal, qui a atteint un poids de 175 livres comparativement aux 174,2 livres de Branco, s'est retrouvé nez à nez avec son rival après la pesée. L'Italien s'est alors mis à lui lancer quelques insultes, et il a fallu l'intervention des hommes des deux clans pour éviter que les deux boxeurs n'atterrissent dans le steak d'un client.

Pascal (23-1, 15 K.-O.) a ensuite fait savoir qu'il n'allait rien dire d'autre, trop occupé qu'il était à manger pour se refaire des forces. Le promoteur Yvon Michel a donc parlé pour lui. «On connaît Branco et on sait qu'il fait toujours la même chose avant ses combats, a indiqué Michel. Il tente de garder un profil bas, puis il essaie de surprendre... On verra ce que ça va donner. Dans le ring, il a un style très européen, il utilise bien son jab pour préparer sa main droite. C'est surprenant qu'il soit aussi rapide pour son âge (43 ans). Il a disputé la majorité de ses combats hors de l'Italie, alors on sait qu'il est un guerrier de la route.»

La prédiction d'Yvon Michel? «En fait, c'est plus un souhait qu'une prédiction... que Jean lui passe le K.-O. au 10e ou au 11e round.»

Du côté de Silvio Branco (59-9-2, 36 K.-O.), c'est plutôt l'entraîneur Patrizio Oliva, lui-même un ancien boxeur médaillé d'or aux Jeux de Moscou en 1980, qui s'est occupé des mots, puisque Branco ne parle pas français.

«Silvio a dit qu'il allait gagner, a répété Oliva. Pascal n'a pas été correct dans ses commentaires lors de la conférence de presse. Silvio affiche une très bonne forme, et il sait qu'il va gagner. On ne cherche pas le K.-O, si ça arrive tant mieux, mais on est prêts pour faire les 12 rounds.»

6000 spectateurs

Au moment d'écrire ces lignes, il restait quelque 400 billets à vendre pour la carte de ce soir. Yvon Michel s'attend à une foule d'environ 6000 spectateurs.

Si tout va bien pour Jean Pascal, le combat suivant devrait être le combat revanche tant attendu face à Adrian Diaconu, qu'il a battu en juin au Centre Bell pour le titre, en l'emportant par décision unanime au terme des 12 rounds. Yvon Michel a ajouté que si tout va comme prévu, Pascal pourrait ensuite passer à «l'autre niveau», c'est-à-dire des combats très payants contre des adversaires américains de renom.

«Silvio Branco, ce n'est pas Chad Dawson, a reconnu Michel, mais c'est quand même un adversaire qui est bon pour l'apprentissage de Jean. Il va apprendre beaucoup en disputant ce combat-là.»

Jean Pascal tenait aussi à rendre hommage à Arturo Gatti, récemment décédé dans des circonstances tragiques. C'est pourquoi le boxeur de Laval fera ce soir son entrée sur le ring au son de Thunderstruck, la pièce d'AC/DC qu'empruntait régulièrement Gatti lors de ses entrées sur le ring.