«Le combat le plus significatif de l'histoire de la boxe au Québec.» C'est en ces mots finement choisis qu'Yvon Michel, le grand manitou du Groupe Yvon Michel, a décrit le combat que se disputeront Adrian Diaconu et Jean Pascal, le 19 juin, au Centre Bell.

«Il n'y a rien de comparable dans toute l'histoire de la boxe au Québec, a ajouté Michel, hier matin, lors d'une conférence de presse au Casino de Montréal. Toutes les grandes confrontations entre deux boxeurs québécois, c'était toujours pour un titre canadien. Cette fois, c'est pour un titre mondial, un titre qui a déjà appartenu à quelques-uns des plus grands noms de l'histoire de la boxe.»

Ce titre, c'est la ceinture des mi-lourds du WBC, que défendra le champion Diaconu (26-0-0, 15 K.-O.) face à l'aspirant Pascal (22-1-0, 15 K.-O.), qui obtient ainsi une deuxième chance en championnat du monde, après une défaite fort honorable en décembre face au Britannique Carl Froch.

Ce sera seulement la deuxième fois que deux boxeurs québécois s'affrontent en championnat du monde. Arturo Gatti et Leonard Dorin avaient réussi l'exploit en 2004, mais le combat avait été présenté à Atlantic City.

«L'intérêt commun était évident au moment d'amorcer les discussions pour Diaconu-Pascal, a expliqué Michel. Il y avait l'aspect historique, mais aussi la possibilité d'établir une grande vedette québécoise, peut-être deux.»

Chez GYM et chez InterBox, les deux organisations rivales qui s'allient pour une première fois afin de présenter cette grande soirée, les attentes sont à la hausse. On croit pouvoir attirer une foule d'environ 15 000 spectateurs, le 19 juin. Les billets seront en vente à compter de samedi.

«Je suis plus populaire que Diaconu au Québec; ce combat-là, c'est une belle vitrine pour lui, a expliqué Jean Pascal. C'est aussi un combat qui pourrait lui donner de la crédibilité. De la crédibilité, j'en ai depuis que j'ai affronté Carl Froch. S'il réussit à passer à travers moi, ça va lui ouvrir des portes. C'est un combat local, mais c'est aussi un combat à saveur internationale.»

Pour Pascal, l'occasion est trop belle; une victoire face à Diaconu, et ensuite, ce sera assurément les ligues majeures et l'argent qui vient avec. Hier, Yvon Michel n'a pas voulu dévoiler le montant qui sera touché par les deux boxeurs en juin au Centre Bell, mais il a ajouté que ce sera assurément leurs plus grosses bourses jusqu'ici. Une clause de combat revanche a déjà été prévue en cas de victoire de Pascal.

Pascal mettra le cap sur la Floride pendant un mois, afin d'y tenir son camp d'entraînement. De son côté, Diaconu restera à Montréal pour sa préparation. «Jean est le meilleur adversaire pour moi en ce moment, a commenté Diaconu. Tout le monde a droit à une deuxième chance. J'avais besoin d'un combat contre un gars qui sait se battre pour pouvoir entrer dans l'histoire, faire de l'argent et obtenir la gloire!»

Lucas vise encore un retour

Avec un peu de chance, le combat Diaconu-Pascal ne sera pas le seul combat d'envergure au Québec au cours des prochains mois. Lucian Bute, qui se cherche encore un rival pour un combat à Québec, le 10 juillet, devrait accorder un combat revanche fort attendu à Librado Andrade, cet automne, au Centre Bell. Joachim Alcine, qui n'est pas monté sur un ring depuis juillet, songe lui aussi à remettre les gants, mais sa disponibilité limitée pour des raisons religieuses complique un peu la tâche à son promoteur.

C'est sans oublier Éric Lucas, qui n'a toujours pas abandonné l'idée d'un autre retour dans l'arène. L'ancien champion du monde vise même un retour plus long que prévu. «Si je reviens, ce ne sera pas seulement pour un combat, mais bien pour deux ou trois, a-t-il expliqué, hier, au Casino. Je m'entraîne, je vais bien, et l'état de santé de ma petite fille s'améliore aussi. Alors si tout va bien, je vais prendre une décision en juin.»

Lucas a insisté pour dire qu'il n'allait pas se contenter d'adversaires de second ordre si jamais il décide de reprendre le collier.

«J'ai un bon nom, j'ai déjà été champion du monde, alors si je reviens, ça va être contre des boxeurs de qualité», a-t-il laissé entendre.