Jean Pascal est prêt à tout pour grimper dans les hautes altitudes du classement mondial des super moyens. Même à passer deux semaines à s'entraîner dans les montagnes portoricaines.

«C'était un no playa inclus, lance Jean Pascal en riant. On était dans la montagne, pas d'Internet, pas de téléphone... Pendant deux semaines, j'ai mangé du riz et des beans et j'ai dormi dans un petit lit à deux étages avec les ressorts qui me sortaient dans le dos. Et je ne suis pas revenu par le premier avion !»

Le Lavallois a passé tout son séjour en compagnie du préparateur physique d'Interbox, Perdo Diaz. L'objectif: sa préparer pour son prochain combat, le 4 avril en après-midi, au Casino de Montréal, contre l'Argentin Pablo Daniel Nievas.

Était-il nécessaire d'aller aussi loin avant d'affronter un boxeur avec une fiche de 22-5-1, 15 KO, qui a perdu trois de ses six derniers combats? Oui, estime le vice-président du Groupe GYM, Bernard Barré. «Jean a livré un combat dur et éprouvant contre Carl Froch (le 6 décembre à Nottingham). Il a reçu plus de coups solides ce soir-là que dans ses premières 21 victoires réunies. Est-ce que tous ces coups ont laissé des traces ? Tout le monde ne réagit pas de la même façon quand vient le temps de retourner à la guerre. Et Jean n'y avait jamais été avant d'affronter Froch.»

«Oui, Jean est le grand favori, ajoute Barré. Mais Nievas est un boxeur solide, dur, qui a perdu par décision, de façon très honorable, en Australie, en combat de championnat du monde contre Anthony Mundine. Mundine n'a pas réussit à lui faire mal. Est-ce que Jean sera capable ?»

Le principal intéressé estime que sa défaite à Nottingham n'a laissé aucune séquelle. Elle l'a plutôt rendu plus fort. «Je suis convaincu que je suis supérieur à Froch, mais il a été plus intelligent que moi. Ce n'est pas le meilleur boxeur qui a gagné ce soir-là, mais le plus intelligent. Ce combat m'a donné l'expérience qui me manquait pour devenir champion du monde. J'espère avoir une revanche un jour...»

D'ici là, Pascal doit rebâtir sa confiance et se donner toutes les chances pour obtenir un deuxième combat de championnat du monde. Une victoire le 4 avril lui donnerait un bon coup de pouce, croit le président de GYM, Yvon Michel. «Le gagnant va remporter le titre de champion intercontinental WBO et grimper cinquième au classement WBO des super-moyens. Des portes pourraient s'ouvrir, puisque Jean est déjà quatrième aspirant à la WBC, 12e au classement IBF. Il a démontré beaucoup de détermination, de courage et de talent contre Froch. Il a les atouts pour devenir le meilleur de sa catégorie.»

Insulté

On le sait, le Groupe GYM n'est pas le seul à présenter de la boxe le 4 avril. Le Centre Bell accueille un gala le même soir, avec en vedette Timothy Bradley et Kendall Holt. Une situation qu'a mal digérée Yvon Michel. «On a réservé cette date à la Régie depuis deux ans; nos billets de saison sont vendus depuis août. Mais nous n'avons jamais été consultés. On nous a imposé de tenir notre gala en après-midi.»

«Par le passé, il est arrivé que notre calendrier entre en conflit avec celui de l'autre promoteur (NDLR: lire Alexandre Choko) et on nous a obligé à payer pour obtenir ces dates ! On a été insulté au départ, surtout qu'on ne savait pas que le Centre Bell, un de nos partenaires, était impliqué dans le projet.»

Le combat Pascal-Nievas ne pourrait pas s'insérer au programme du Centre Bell ? Yvon Michel dit y avoir réfléchi, pas plus tard qu'il y a deux semaines, mais le projet a finalement avorté. Le combat se tiendra donc comme prévu au Casino, avec en sous-carte, des boxeurs tels Olivier Lontchi, Patrice L'Heureux et David Lemieux.