Les derniers doutes concernant Lucian Bute se sont envolés vendredi soir au Centre Bell.

Le Québécois d'origine roumaine a complètement dominé son adversaire, le Colombien Fulgencio Zuniga, avant de lui passer le knock-out à deux minutes et 25 secondes du quatrième round. Les quelque 12 000 personnes se sont levées d'un bloc. Après la victoire des Québécois en sous-carte, la soirée a été parfaite.Tout au long de ce ronde, Bute a asséné de lourdes gauches à la tête du Colombien. Il a cogné une fois, deux fois, trois fois... Toujours la gauche. Toujours solides. Puis est venu un terrible crochet de gauche dans le plexus... Zuniga a fini par tomber dans les câbles. Il s'est remis debout de peine et de misère.

Mais son calvaire n'a fait que continuer. Frais comme une rose, à peine essoufflé, Bute est revenu à la charge plus fort encore. L'arbitre américain - comme l'avait exigé le clan Zuniga - a décidé que c'en était assez. Bute l'emporte donc par knock-out technique. Sa fiche reste parfaite, à 24-0-0, 19 KO. Et plus précieux encore, il conserve sa ceinture de champion de l'IBF.

Au premier round, les styles des deux boxeurs se sont révélés tout de suite. Zuniga s'élançait avec force, il attaquait, fonçait presque tête baissée. Bute, de son côté, analyse, étudie. Et il touche. Il a placé quelques bons coups à la tête. Ses coups sortaient vite et ses gants perçaient rapidement les failles du Colombien.

Dès le deuxième round, le ton était donné. La victoire, Bute et la foule le savaient, n'était qu'une question de temps.

«Personne n'avait passé le knock-out à ce gars là aussi vite, lance le président d'Interbox, Jean Bédard. Tu sentais que Lucian voulait effacer tous les doutes qui restaient après son combat contre Librado Andrade. Il avait du chien.»

Bute a vaincu celui que la télévision américaine lui avait envoyé dans les pattes en usant de son arme de prédilection: la gauche. «J'ai travaillé avec Stéphan (son entraîneur). J'ai visionné plusieurs de ses combats. Je savais que je pouvais le frapper au foie», a lancé Bute.

Cette victoire plus que convaincante pourrait lui ouvrir bien des portes pour ses prochaines défenses. Chose certaine, Librado Andrade, qui était présent vendredi, attend son tour avec impatience.

Et Zuniga? Il a fait son entrée dans l'enceinte du Centre Bell sur une musique pop colombienne: Mejores tiempos. «Des temps meilleurs». C'est sans doute ce qu'il souhaitait pour ce soir...