Le prolifique entraîneur montréalais Howard Grant pourrait être suspendu pour avoir poussé un arbitre le 24 octobre, dans la foulée du combat entre Lucian Bute et Librado Andrade.

Le tribunal de la Régie des alcools, des courses et des jeux a convoqué M. Grant à une audience ce matin dans ses bureaux. S'il était suspendu plus d'un mois, l'entraîneur ne pourrait pas officier dans le coin du boxeur Herman Ngoudjo, qui se bat pour un titre de champion du monde le 30 janvier.

«C'est comme un vrai procès, a indiqué le porte-parole de la Régie, Réjean Thériault. Nos avocats vont tenter de prouver qu'il y a eu une infraction. M. Grant devra prouver l'inverse.»

Le 24 octobre, au Centre Bell, Lucian Bute est passé à un cheveu de perdre son titre de champion du monde. Mis au tapis à quelques secondes de la fin d'un combat qu'il dominait, le boxeur s'est relevé à temps pour certains, trop tard pour d'autres.

L'arbitre Marlon Wright a alors donné la victoire au champion, mais sa décision a mis en furie les hommes de coin de Librado Andrade. Son entraîneur, Howard Grant, est monté sur le ring et a poussé l'arbitre contre les cordes. C'est ce geste que lui reproche aujourd'hui la Régie.

«Vous avez eu une conduite contraire à la réglementation concernant les sports de combat en agressant l'arbitre à la fin du 12e round», explique une lettre de la Régie envoyée à Howard Grant et obtenue par La Presse.

«La Régie peut annuler un permis lorsque le titulaire exerce des pressions, menace ou violente de quelque manière que ce soit un représentant de la Régie dans l'exercice de ses fonctions», précise le document.

De son côté, Howard Grant dit qu'il assume ses gestes et rappelle qu'il s'est déjà excusé auprès de l'arbitre et de la Régie.

«Je suis coupable. J'ai poussé l'arbitre et je vais me rendre à l'audience pour recevoir ma peine», a dit hier Howard Grant.

«La seule question qui me tracasse, c'est la longueur de la suspension, admet-il. J'ai un combat de championnat le 30 janvier et je serais vraiment déçu de ne pas pouvoir être dans le coin de mon boxeur.»

Grant pourrait devoir attendre quelques jours avant de connaître sa peine. Ce qui est sûr, c'est que la Régie ne menace pas de retirer le permis d'entraîneur de Grant, mais seulement celui d'homme de coin. Peu importe la sanction, il pourra donc continuer d'encadrer les boxeurs du groupe GYM qui fréquentent son centre d'entraînement de Dollard-des-Ormeaux.

En plus du talentueux Herman Ngoudjo, Howard Grant, frère de l'ancien champion du monde Otis Grant, entraîne Joachim Alcine, Olivier Lontchi, Phil Lo Greco, Adonis Stevenson et l'espoir français Ali Chebah.