C'est l'air serein, avec un brin d'humour, que Jean-François Bergeron a commenté sa défaite hier au Centre Bell. Le poids lourd va prendre quelques semaines pour réfléchir à son avenir, mais admet d'emblée qu'il n'écarte pas la retraite.

«C'est la vie en boxe, des fois tu knockes l'autre, des fois c'est toi qui tombes, a-t-il déclaré. Ce soir, c'était la deuxième fois pour moi.»

 

«Je ne sais pas ce que je vais faire. Je vais prendre des petites vacances. Je vais aussi prendre une petite bière, a-t-il dit en esquissant un sourire. Ça fait longtemps que je n'en ai pas débouché une!»

À son dernier combat, une défaite, Jean-François Bergeron (27-2, 19 K.-O.) avait su se rendre jusqu'à la limite contre le géant Nicolay Valuev. Il cherchait à relancer sa carrière, après 13 mois d'inactivité, dans un combat en sous-carte du duel Bute-Andrade hier.

À l'entendre arriver, sur Enter Sandman de Metallica, accompagné des «J-F, J-F» que lançait la foule, on y a cru un instant. Mais une fois dans l'arène, Dominick Guinn (29-6-1, 20 K.-O.) a vite montré qu'il était à prendre au sérieux. Il a ébranlé le Québécois dès le premier round d'une combinaison rapide uppercut-crochet.

Au deuxième engagement, poussé dans les cordes, Bergeron a vu son retour triomphant partir en fumée. Après une combinaison de Guinn, il s'est effondré. Il s'est relevé, l'air d'être ailleurs, titubant, et l'arbitre a arrêté le combat à 2:40 de ce deuxième round.

Bergeron, qui est pompier à Laval depuis le début de l'année, a mentionné la retraite. «Le jour où je ne penserai plus être compétitif, je vais devoir arrêter. C'est peut-être pas maintenant. Mais j'ai une santé quand même. Tu joues au baseball, tu joues au hockey... mais tu ne joues pas à la boxe.»

Dans son vestiaire, après le combat, Guinn ne célébrait pas trop. «Je me donne un B" pour ce combat, a lancé le boxeur de l'Arkansas. Je ne veux rien enlever à son talent (à Bergeron), mais j'aurais pu le mettre K.-O. au premier si j'avais suivi le plan de match.

En sous-carte, le toujours très inégal Renan St-Juste (19-1-1, 12 K.-O.), capable du meilleur comme du pire, n'a pas brillé hier. La foule l'a remarqué, et a hué copieusement à la mi-combat. St-Juste n'a jamais été menacé, il n'a pas «mal paru» comme on se plait à dire en boxe. Mais n'empêche qu'il a envoyé peu de coups, et a préféré la défense à l'attaque. Il a gagné par décision unanime des juges (99-91, 100-90, 99-91) contre Amilcar Funes (18-7, 15 K.-O.).

Sébastien Gauthier (15-1, 11 K.-O.) a quant à lui mis un peu moins de six minutes pour gagner. Vers la fin du deuxième round, l'arbitre a mis fin au combat. Son adversaire, Dario Azuaga (71-13-2, 60 K.-O.), manquait de tout - vitesse, talent, technique - pour rivaliser avec le boxeur de Saint-Jérôme. Tombé aux premier et deuxième rounds, le Paraguayen ne suivait plus le combat quand l'arbitre a décrété un K.-O. technique.