Le patineur de vitesse sur courte piste Pascal Dion a 28 ans et deux participations aux Jeux olympiques derrière la cravate. Il a côtoyé des monuments du passé comme Marc Gagnon et Charles Hamelin et des patineurs de la relève comme Félix Roussel et Mathieu Pelletier. Pour entretenir l’héritage, il faudrait « trouver la nouvelle histoire ».

Dion est le patineur le plus expérimenté de l’équipe canadienne. Sa plus grande qualité est assurément sa capacité à prendre du galon chaque saison, même s’il prend de l’âge chaque année.

Lorsque La Presse l’a rencontré au Complexe sportif Claude-Robillard, il revenait à peine de la Corée du Sud, où avaient eu lieu les Championnats du monde de courte piste. Le Montréalais y avait remporté la médaille de bronze à l’épreuve du 1500 mètres. Cette médaille s’ajoutait aux cinq obtenues cette saison en Coupe du monde.

« Ça fait du bien de revenir », a-t-il lancé.

Surtout après une saison chargée émotionnellement. L’équipe et lui ont connu de grandes joies, quelques déceptions, mais dans l’ensemble, Dion dresse un bilan positif de l’hiver à peine achevé. Surtout sur le plan collectif.

On a vu plusieurs patineurs différents performer et c’est ce qui fait la beauté du patinage courte piste. C’est un sport dans lequel c’est difficile d’être constant tout le long d’une saison. Le Canada a remporté vraiment beaucoup de médailles et c’est ce qu’il faut retenir.

Pascal Dion

En tout, 37 médailles, plus précisément. Une récolte effarante pour une équipe encore jeune. « L’équipe est vraiment là où elle devrait être », pense-t-il.

Il a évoqué Félix Roussel, « qui était nouveau sur l’équipe de Coupe du monde ». Et même Jordan Pierre-Gilles, « qui a eu sa première médaille individuelle », gagnée à Almaty, au Kazakhstan, à l’épreuve du 1000 mètres.

Cette saison a aussi été une véritable coupure avec le passé. L’histoire du patinage de vitesse canadien est prestigieuse. Il faudrait cependant, selon Dion, mettre en lumière de nouveaux visages et regarder vers l’avant au lieu de s’appuyer sur la réussite d’antan.

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Pascal Dion

« On a beaucoup parlé de Charles [Hamelin] dans les dernières années, avec raison, rappelle-t-il. Je pense qu’il y a des patineurs qui étaient en train de s’améliorer et qui étaient un peu dans l’ombre. Je pense que cette année tout ressort, et il y a juste du positif à venir. »

Dion parle de « nouveau départ » pour le patinage de vitesse d’ici. « Ce serait la job des médias d’aller vers ces nouvelles histoires », a-t-il ajouté.

Parmi elles, il nomme celle de Roussel et de Mathieu Pelletier. « Il y a vraiment plus de jeunes avec un très bon potentiel. »

Le talent féminin

Le double médaillé olympique a aussi rappelé à quel point le volet féminin de l’équipe nationale méritait plus d’attention.

« Dans les dernières années, les filles avaient un peu moins bien performé, reconnaît-il. Il y a toujours eu Kim [Boutin] et Courtney [Sarault] qui arrivaient à décrocher quelques médailles. »

Cette saison, les deux patineuses évoquées ont continué de collectionner les médailles. Sarault en a rapporté six à la maison. Boutin, quatre. Les derniers mois ont toutefois été le théâtre de l’éclosion d’autres patineuses, comme Rikki Doak, gagnante de deux médailles individuelles.

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Renée Steenge, Claudia Gagnon, Courtney Sarault, Rikki Doak et Kim Boutin après leur troisième place au 3000 m relais féminin à Séoul

Les femmes ont aussi remporté six médailles au relais.

« On commence à avoir la même profondeur que chez les garçons », se réjouit Dion.

Cela est également encourageant pour les nouvelles épreuves de relais mixte : « Pour les deux équipes, il y a un super bon potentiel et je pense que ça va faire que le relais mixte, une nouvelle épreuve, va être super fort ! »