Encore ébranlée par sa chute à la descente de Cortina d’Ampezzo, le 20 janvier, Marie-Michèle Gagnon n’a pas été en mesure de livrer une performance à la hauteur de ses capacités au super-G des Championnats du monde de Méribel, mercredi.

Sixième à cette épreuve aux derniers Mondiaux en 2021, la skieuse de 28 ans a réalisé le 26temps, terminant à 2,42 secondes de la gagnante surprise, l’Italienne Marta Bassino. Son langage corporel sur la piste du Roc de Fer témoignait de son absence d’engagement.

« Dès l’inspection, je ne me sentais pas moi-même, a-t-elle révélé quelques heures plus tard. Aujourd’hui [mercredi], je ne me sentais pas tant prête à courir des risques. L’entraînement de descente [de mardi] m’avait rappelé mon manque de confiance depuis ma chute à Cortina. »

À ses huitièmes Mondiaux, Gagnon espérait repartir dans la bonne direction lundi après sa 18place à la portion de super-G du combiné alpin (10e au total).

« J’étais contente de mon approche, de ma ligne aujourd’hui, avait-elle noté. Mais je sais à 100 % que j’ai vraiment plus de gaz sous la pédale. C’était une étape importante pour pouvoir réattaquer et reprendre confiance. »

Mardi, elle a dû se contenter du 28chrono lors de la première descente d’entraînement. La deuxième manche d’entraînement est programmée ce jeudi, mais la représentante du club du Mont-Orignal a préféré s’abstenir. La course sera disputée samedi.

Valérie Grenier, l’autre Canadienne en lice au super-G de mercredi, se dirigeait vers un bon résultat, mais une faute dans un virage à mi-parcours lui a fait rater une porte.

« Je suis rentrée de façon un peu trop serrée et je ne me suis juste pas commise sur mon ski extérieur comme j’aurais dû, s’est-elle reproché. En arrivant sur la bosse, j’ai peut-être un peu paniqué en voulant tourner. Ce que je fais dans ce temps-là, c’est que je lance mon corps vers l’intérieur, ce qui n’est vraiment pas bon. J’aurais dû garder la pression et mon corps au-dessus de mes skis. »

PHOTO ALEKSANDRA SZMIGIEL, REUTERS

Valérie Grenier

Spécialiste du slalom géant, Grenier avait une carte à jouer sur ce tracé qui a souri à une technicienne comme Bassino, qui n’avait jamais gagné de super-G durant sa carrière. L’Italienne de 26 ans a été magistrale dans la portion tournante du bas… que Grenier n’a jamais vue.

Dossard no 24, le produit du club de Mont-Tremblant a d’ailleurs regardé la descente de Bassino sur le téléphone de son technicien avant de s’élancer.

« C’est frustrant parce que j’ai l’impression que j’aurais pu skier vraiment vite dans la dernière section du parcours. En même temps, je suis fière de ce que j’ai fait avant. Je skie et je me sens de mieux en mieux en super-G. Je suis plus confiante. C’est quand même un progrès et c’est assez positif. »

Grenier participera à l’épreuve parallèle en équipe le 14 février avant de prendre le départ du slalom géant, son véritable objectif, deux jours plus tard.

« C’était souffrant ! »

Bassino, qui a procuré un deuxième titre à son pays après celui de Federica Brignone au combiné, a dû retenir son souffle en voyant les concurrentes suivantes faire mieux qu’elle dans le haut du parcours. Mais elles se sont toutes butées à sa maestria dans les dernières portes. « C’était souffrant ! », a déclaré l’Italienne, titrée en parallèle en 2021.

PHOTO JEFF PACHOUD, AGENCE FRANCE-PRESSE

Marta Bassino

Mikaela Shiffrin est celle qui l’a le plus chauffée, terminant à 0,11 seconde pour remporter l’argent, son troisième podium mondial d’affilée à cette épreuve. L’Américaine a ainsi décroché sa 12médaille individuelle à son 15départ à ses cinquièmes Mondiaux, égalant le record de l’ère moderne que détient le Norvégien Kjetil André Aamodt (27 départs).

« C’est la meilleure descente que je pouvais faire sur ce parcours », a commenté Shiffrin, qui a stoppé toutes les conjectures au sujet de la répétition du cauchemar des Jeux olympiques qu’elle avait ranimées avec sa sortie de piste à la conclusion du combiné.

L’Autrichienne Cornelia Hütter et la Norvégienne Kajsa Vickhoff Lie ont chacune remporté une médaille de bronze, finissant à égalité au troisième rang, à 33 centièmes.

Le super-G masculin sera disputé ce jeudi à Courchevel.