Les athlètes canadiens de bobsleigh et de skeleton restent déterminés quant à leur refus d’accepter le plan de médiation « inacceptable » de leur association nationale.

Un groupe qui est passé à 87 athlètes actuels et retraités a envoyé une troisième lettre, lundi, à Bobsleigh Canada Skeleton (BCS), affirmant qu’il maintenait ses déclarations précédentes des 7 et 14 mars, qualifiant la médiation proposée de « solution de fortune ».

« Cela ne fait rien pour régler la racine même du problème, que nous croyons être des défaillances de gouvernance et de leadership », précise la lettre, dont des exemplaires ont été envoyés au Comité olympique canadien, au programme À nous le podium, à Sport Canada et à la ministre canadienne du Sport Pascale Ste-Onge.

« De plus, BCS n’a pas impliqué ou consulté les athlètes sur le plan proposé, ni même lors du choix d’un médiateur, soulignant une fois de plus son mépris des athlètes et de leurs préoccupations. Avec respect, cette approche est insensible et manque d’empathie à la lumière des problèmes soulevés. »

Un groupe d’environ 60 athlètes s’est plaint pour la première fois à BCS, le 7 mars, de problèmes de culture, de sécurité, de transparence et de gouvernance, affirmant que le personnel prend des décisions arbitraires sur des questions telles que la sélection de l’équipe en fonction de préjugés et se soucie peu de la sécurité des athlètes, entre autres problèmes. Les signataires ont demandé la démission de la présidente par intérim Sarah Storey et du directeur de la haute performance, Chris Le Bihan.

Dans un courriel aux 49 athlètes canadiens actuels de bobsleigh et de skeleton, BCS a proposé un processus de médiation en deux étapes. La première consistait à convoquer des réunions avec les athlètes pour identifier les domaines de préoccupation et les pistes de solution. La deuxième consistait à convoquer une réunion médiatisée d’athlètes, du conseil d’administration et de représentants de Sport Canada, d’À nous le podium et du COC.

« Nous continuerons de rejeter catégoriquement tout processus de médiation imposé unilatéralement, où les athlètes n’ont aucune influence sur le choix du médiateur, ou un processus qui n’inclut pas la participation de tous les athlètes concernés, que ce soit par procuration ou par leur représentant choisi, indique la lettre de lundi.

« Les athlètes pensent que la médiation n’aboutira pas à une résolution significative tant qu’une enquête complète, indépendante et transparente n’aura pas été menée sur les questions soulevées. »

Le groupe, qui ne comprend pas tous les membres actuels de l’équipe, a obtenu le soutien de nombreux groupes et athlètes tels que Kaillie Humphries et du comité consultatif américain des athlètes de Bobsleigh/Skeleton. Humphries est double championne olympique avec le Canada, mais a décidé de se joindre à l’équipe américaine après avoir déposé des plaintes de harcèlement contre BCS en 2018. Elle a remporté l’or en monobob avec les États-Unis aux Jeux olympiques de Pékin, le mois dernier.

L’équipe canadienne de bobsleigh a remporté deux médailles de bronze aux Jeux olympiques de Pékin — Christine de Bruin au monobob et le bob à quatre de Justin Kripps.

Dans des entrevues accordées à La Presse Canadienne, des athlètes ont soulevé des problèmes tels que l’équipe de skeleton participant à l’épreuve test olympique de Pékin l’automne dernier sans la présence d’un entraîneur, ce qui a mené à des blessures sur une piste inconnue. Les athlètes ont affirmé qu’ils étaient presque entièrement autofinancés. Les athlètes de l’équipe canadienne de développement de bobsleigh ont aussi révélé qu’ils n’avaient pas eu accès à des soins médicaux pendant plusieurs semaines d’entraînement à Whistler, en Colombie-Britannique, y compris un athlète qui a été éjecté d’un bobsleigh.

La lettre de lundi indiquait que « conformément aux exigences du sport sécuritaire et aux meilleures pratiques au Canada, ces questions doivent faire l’objet d’une enquête. Nous sommes convaincus que les conclusions de l’enquête appuieront les plaintes déposées et, à partir de là, serviront de plate-forme pour reconstruire avec une ouverture d’esprit.

« Nous continuons de croire que BCS n’est pas en mesure d’aller de l’avant pour répondre aux préoccupations des athlètes de manière positive ou productive avec la direction actuelle. »

Le groupe a une fois de plus demandé que Storey et Le Bihan soient mis en congé jusqu’à ce qu’une enquête soit terminée.

Les signataires sont des athlètes qui ont compétitionné pour le Canada entre 2014 et aujourd’hui.