Québec donne son accord aux compétitions sportives extérieures de haut niveau

« On est soulagés, mais ce n’est absolument pas une victoire. » Daniel Paul Lavallée, directeur de la fédération de ski alpin du Québec, s’affairait à la réorganisation de ses compétitions de la FIS lorsqu’on l’a joint, mardi matin.

Québec a confirmé lundi que les sports extérieurs pourraient finalement tenir des compétitions, après les avoir interdites la semaine dernière devant la flambée des cas de COVID-19.

Les courses de Saint-Sauveur et de Mont-Tremblant, sur le circuit de la Fédération internationale de ski (FIS), qui devaient avoir lieu cette semaine, ont néanmoins été reportées.

« On regarde différentes dates, différents scénarios, explique Daniel Paul Lavallée. On regarde plus pour les mois de mars et d’avril, mais ce n’est pas confirmé encore. »

« On ne veut pas revenir tout de suite au début de janvier, on dit que la pandémie risque d’être à son pire, souligne-t-il. On veut aller logiquement vers le printemps. »

Elles auront quand même lieu à huis clos à ce moment, avance-t-il.

Ça va être sans spectateurs, ça, c’est sûr.

Daniel Paul Lavallée, directeur de la fédération de ski alpin du Québec

Québec a donné son aval aux compétitions sportives extérieures de haut niveau, à la condition qu’un protocole sanitaire rigoureux soit respecté.

« On a travaillé de près avec le bureau de la ministre Isabelle Charest, explique M. Lavallée. […] Ce n’était pas une négociation, c’était une discussion. On est arrivés à démontrer qu’on pouvait faire ça de façon sécuritaire. C’est conditionnel. On doit présenter pour nos évènements un protocole sanitaire très strict. On est en train de faire ça. »

Le cabinet de la ministre Charest confirme la nouvelle.

« On parle avec nos partenaires de ce qui se passe sur le terrain. Ensuite, on fait des représentations à la Santé publique par rapport à ça, illustre Alice Bergeron, attachée de presse d’Isabelle Charest. Ce qui a été convenu, c’est que oui, les compétitions extérieures pourraient se tenir. […] À condition qu’il y ait un protocole sanitaire mis en place. »

« C’est la même chose pour les compétitions qui font des qualifications olympiques ou de qualifications de Coupe du monde », ajoute-t-elle.

Le décret publié lundi par Québec indique que le sport de haut niveau est considéré « comme un sport professionnel ». On lui soumet des obligations telles qu’un « protocole sanitaire » et un « vestiaire à 50 % de sa capacité ».

Sur le terrain, ce ne sera vraisemblablement pas simple.

« Les jeunes qui restent à l’hôtel sont sous le protocole de l’hôtel qui est accepté par la Santé publique, expose M. Lavallée. Quand ils vont manger dans un restaurant, ils sont sous le protocole de la restauration. Et quand ils sont dans la station de ski, mais qu’ils ne sont pas dans le plateau de compétition, ils sont sous le protocole de la station de ski. »

Mais ça n’inquiète pas le directeur de la fédération de ski alpin outre mesure.

Nos athlètes sont toujours très respectueux des règles et des normes dans les stations de ski.

Daniel Paul Lavallée, directeur de la fédération de ski alpin du Québec

Des compétitions « cruciales »

Les mesures annoncées la semaine dernière par Québec faisaient en sorte que les skieurs étaient restreints à l’entraînement. Ils étaient mis dans le même panier protocolaire que les sportifs dont la discipline se dispute à l’intérieur, comme le hockey ou le basketball. Ces derniers pouvaient tout de même prendre part à des matchs, mais pas à des compétitions.

Les réalités sont toutefois différentes. Vendredi dernier, Daniel Paul Lavallée a expliqué à notre collègue Simon-Olivier Lorange que « le contexte de l’entraînement et de la compétition, c’est à 90 % pareil » en ski alpin.

Imaginez une piste de slalom géant de 250 m de long et de 45 m de large, poursuivait-il. La piste est fermée en haut et en bas. Il y a des filets de sécurité. L’entrée vers le portillon et l’aire d’arrivée sont contrôlées. Il n’y a jamais plus que cinq ou six athlètes en haut, au départ, jamais plus qu’un à l’arrivée, et jamais plus que trois sur le parcours à cause des intervalles de sécurité. On parle de 10 athlètes sur un espace équivalant à 20 terrains de soccer. À l’extérieur. Alors que tout le monde est vacciné.

Mardi matin, Daniel Paul Lavallée confirme à quel point les compétitions de haut niveau sont importantes pour les jeunes athlètes.

« C’est crucial et déterminant pour la carrière des 16 ans et plus », affirme-t-il.

« S’ils veulent aller plus loin, ils doivent faire des concours FIS. Tu accumules des points et ça détermine tes positions de départ pour les prochaines courses. »

Il s’agit d’un élément important, parce qu’en ski alpin, les pistes se détériorent au fur et à mesure que la compétition avance.

« Si tu pars à la fin, c’est pas mal plus difficile d’avoir de bons résultats. »