Un vent de fraîcheur souffle sur l’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste qui participera aux Championnats du monde de Dordrecht, aux Pays-Bas, ce week-end.

L’embauche de l’entraîneur-chef Sébastien Cros — et de son adjoint Marc Gagnon — en janvier dernier a accéléré la transformation de l’équipe canadienne. Celle-ci a récemment subi une véritable cure de rajeunissement, même si des piliers tels que Charles Hamelin et Kim Boutin sont toujours bien présents.

La Sherbrookoise a cependant choisi de s’absenter des Mondiaux afin de se concentrer sur les Jeux olympiques de Pékin, l’hiver prochain. Cette décision a notamment ouvert la porte à la Québécoise Florence Brunelle, une étoile montante de la discipline à 17 ans seulement.

Hamelin s’attend d’ailleurs à ce que la patineuse originaire de Trois-Rivières se révèle au monde entier, à sa première compétition en carrière dans les rangs seniors.

« Elle (Brunelle) a évolué plus rapidement que ce qu’on pensait, a soutenu Hamelin en visioconférence avec La Presse Canadienne récemment. On savait qu’elle s’en venait, après avoir brillé aux Mondiaux juniors et aux Jeux olympiques de la jeunesse. Personnellement, je l’ai rencontrée pendant un camp promotionnel lors de sa dernière année avant qu’elle fasse le saut avec l’équipe canadienne à Montréal, et je me souviens m’être dit que non seulement elle était la meilleure chez les filles, mais dans l’ensemble.

« Il n’y avait rien à corriger au niveau de sa technique. Et lorsqu’on trouvait un petit défaut, elle retournait sur la patinoire et effectuait l’ajustement immédiatement, comme si c’était naturel. De plus, elle a fait la transition entre l’adolescence et l’âge adulte sans turbulences ; elle a toujours gardé son feu dans les yeux. Et maintenant elle est prête à affronter les meilleures filles de la planète. […] Elle a une éthique de travail irréprochable, et c’est une très bonne’fighteuse’. Je ne voudrais pas avoir affaire à elle dans une course », a résumé Hamelin, en riant.

Brunelle fera partie d’une équipe féminine qui comptera dans ses rangs Courtney Sarault, Alyson Charles et Danaé Blais. Du côté masculin, Hamelin sera accompagné de Steven Dubois, William Dandjinou et Maxime Laoun, notamment.

« Le marteau se fait aller »

L’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste a vécu bien des chambardements depuis quelques mois. L’entraîneur-chef Frédéric Blackburn a notamment quitté ses fonctions en octobre dernier pour diriger l’équipe italienne.

Même si Cros n’a disposé que de très peu de temps pour inculquer sa philosophie à l’équipe depuis son embauche en janvier, Hamelin jure qu’il a observé des changements notables dans l’approche aux courses.

« Depuis que "Seb" est là, on dirait que le marteau se fait aller davantage, a noté le triple champion olympique. Je sais ce qui fonctionne pour moi, et en ce moment toutes mes forces sont encore plus fortes. »

Loin d’être inquiété par le fait que les six étapes de la Coupe du monde prévues cette saison ont été annulées à cause de la pandémie de coronavirus, le patineur âgé de 36 ans estime au contraire que cela pourrait lui être bénéfique à long terme.

« Ce sera payant au niveau physique, parce qu’on n’a pas participé à des compétitions, qui sont vraiment difficiles mentalement. Ça brûle beaucoup d’énergie, et généralement à la fin d’une saison tu es brûlé raide. De plus, le fait qu’on n’a pas eu de camp sur la glace au printemps, à cause de la pandémie, ç’a vraiment changé le mal de place. On n’a pas été paresseux pour autant ; je crois que j’ai perdu trois ou quatre kilos par rapport à mon poids de la saison précédente. »

Hamelin, qui en sera à ses 17es Mondiaux en carrière, croit aussi que ses coéquipiers et lui disposeront d’un avantage par rapport à leurs rivaux puisqu’ils n’ont participé à aucune compétition internationale depuis un peu plus d’un an.

« Ils (les Européens) ne nous ont pas vu courir, ne savent pas ce qu’on pratique en ce moment. Sébastien Cros a fait un travail de maître pour nous préparer à sa façon. J’ai donc vraiment hâte de montrer au monde entier de quel bois les Canadiens se chauffent », a conclu le détenteur de 36 médailles en carrière aux Mondiaux, dont 12 d’or.

Hamelin et ses coéquipiers s’exécuteront aux Mondiaux à compter de vendredi.