Difficile de trouver un entraîneur plus «intense» que Stefan Ptaszek, le pilote des Marauders de McMaster, les adversaires des Carabins de Montréal samedi en finale de la 50e Coupe Vanier. Celui qui amène son équipe en finale nationale pour la troisième fois en quatre ans est extrêmement respecté par ses joueurs, qui l'appellent simplement Coach P.

«C'est toujours un défi d'atteindre le match ultime de la saison, et c'est encore plus difficile de le remporter», a-t-il expliqué, mercredi, lors de la conférence de presse qui lançait les activités de la Coupe Vanier.

«Et quoi qu'en disent mes joueurs, ce match n'est pas l'affaire de Coach P, mais bien la leur», a estimé Ptaszek, entraîneur de l'année 2012 au Sport interuniversitaire canadien (SIC), et encore finaliste cette saison.

«Notre équipe a fait face à beaucoup d'adversité cette saison et a démontré beaucoup de caractère pour se rendre ici.

«Cela dit, c'est évident que nous allons devoir jouer notre meilleur match de la saison, au risque de nous faire botter le derrière! Montréal est une grande ville de sport, et ce sera impressionnant pour nous de jouer ce match historique au stade Memorial Percival-Molson, d'autant plus que la majorité des spectateurs seront en bleu.»

Ptaszek reconnaît que ses Marauders font face à de rudes adversaires, mais croit que sa défense peut rivaliser avec celle des Carabins. La semaine dernière, en demi-finale contre Mount Allison, ses joueurs ont réussi pas moins de neuf sacs.

«Quelle performance de notre défense! a rappelé Ptaszek. La ligne arrière a été remarquable. Quand on obtient autant de sacs, c'est souvent parce que la couverture est efficace derrière, et c'est ce qui rend un entraîneur très heureux.»

L'avantage du terrain

Selon Ptaszek, les Carabins ont l'immense avantage de jouer chez eux. «Leurs joueurs vont pouvoir aller à leurs cours, l'équipe va pouvoir se préparer dans ses installations... En 2012 (quand la finale a été disputée à Toronto), on nous avait obligés à demeurer à l'hôtel toute la semaine, alors que nous aurions pu faire la navette entre Hamilton et Toronto. Cette fois, les Carabins ont obtenu la permission...»

Les Marauders espèrent contrer ce «handicap» grâce à leur expérience. Même s'ils ont perdu plusieurs joueurs dominants - l'excellent quart Kyle Quinlan, notamment - depuis leur dernière participation à la Coupe Vanier, en 2012, l'équipe compte une bonne douzaine de vétérans qui ont déjà disputé deux finales.

«C'est précieux pour moi et pour les autres entraîneurs, a reconnu Ptaszek. Ces vétérans, qui ont eux-mêmes profité de l'expérience des plus vieux quand ils se sont joints à l'équipe, peuvent maintenant conseiller les plus jeunes sur la façon d'aborder ce match.»

Compétitif, rigoureux, l'entraîneur-chef des Marauders entend bien limiter les distractions autour de son équipe. «À l'exception des entraînements et des activités protocolaires (le banquet du SIC, jeudi soir), nous allons rester entre nous, à l'hôtel, afin de bien préparer le match», a expliqué Ptaszek.

«Et si j'ai appris quelque chose de nos deux dernières participations à la Coupe Vanier, c'est bien qu'un match de football se joue sur le terrain, pendant 60 minutes. Tout ce qu'on a fait avant ne veut plus rien dire...»

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Encore Montréal et Hamilton

L'Université McMaster est située à Hamilton, en Ontario, et la Coupe Vanier proposera donc un deuxième affrontement Montréal-Hamilton en deux semaines, après la demi-finale de la Ligue canadienne de football entre les Alouettes et les Tiger-Cats, dimanche dernier. Le quart Marshal Ferguson, un vétéran de cinquième année, estime d'ailleurs que les Marauders pratiquent le même style de jeu que les finalistes de la Coupe Grey.

«Quand je suis arrivé à Hamilton, j'avais entendu ces histoires au sujet de la "ville de l'acier", de l'éthique de travail et du caractère fier de ses habitants, a raconté Ferguson, mercredi. Cinq ans plus tard, j'ai compris à quel point c'était vrai, et nous sommes fiers de représenter notre université, mais aussi la communauté de Hamilton.»

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Un absent de taille

Les Marauders de McMaster seront privés d'un de leurs meilleurs joueurs en offensive, le porteur de ballon Chris Pezzetta. Celui qui a déjà raté deux saisons (2012-2013) en raison d'interventions chirurgicales au genou gauche s'est blessé à nouveau au même genou, samedi dernier, dans la victoire de 24-12 contre Mount Allison. Pezzetta avait gagné près de 300 verges au sol dans les deux matchs éliminatoires précédents des Marauders. «Nous ferons davantage confiance à Wayne Moore, qui a eu des statistiques comparables cette saison, mais l'absence de Chris se fera surtout sentir hors du terrain», a souligné l'entraîneur-chef Stefan Ptaszek.