Le footballeur vedette Luis Andres Guimont-Mota, suspendu après avoir été accusé de violence conjugale le mois dernier, a échoué mercredi dans sa demande d'injonction qui visait à forcer l'Université McGill à lui redonner sa place au sein de l'équipe des Redmen.

Guimont-Mota a été suspendu après avoir été arrêté et accusé de voies de faits et d'avoir proféré des menaces à l'endroit de son épouse. On ignore toujours quand aura lieu son procès. Sa prochaine comparution est prévue pour le 23 février 2015. Il a plaidé non-coupable et son avocat affirme qu'il est plutôt une victime qu'un agresseur dans cette affaire.

L'université a évoqué ce dossier, mais aussi le fait qu'il n'aurait pas dû être invité à faire partie de l'équipe puisqu'il avait déjà plaidé coupable à une accusation de voies de faits en 2013, pour avoir battu un jeune homme à la sortie d'un bar de Québec. Il avait alors écopé de 90 jours de prison à purger les fins de semaine.

Demande d'intervention

Cette semaine, le jeune athlète avait demandé à la Cour supérieure d'intervenir de toute urgence pour forcer l'université à le réintégrer dans l'équipe. Ses avocats plaidaient qu'il devrait bénéficier de la présomption d'innocence et qu'il était en fait suspendu sans motifs.

Quatre matchs sur huit ont déjà été joués dans la saison et le jeune homme devait être évalué sous peu par des recruteurs de la Ligue canadienne de football (LCF). «Si le demandeur ne réintègre pas l'équipe de football des Redmen, il verra sa carrière professionnelle de football finir et n'aura pas d'autres occasions», précisaient ses avocats dans la requête.

Le juge Paul Mayer a dit comprendre le sérieux de la situation. «Je suis convaincu que ce ne sont pas des jours faciles pour personne», a-t-il déclaré mercredi après avoir entendu les arguments de l'université et du joueur.

Le magistrat a toutefois refusé d'intervenir pour forcer la main de McGill.

«McGill ne présume pas de son innocence ou de sa culpabilité, mais elle a le droit de considérer qu'une telle star ne devrait pas être impliquée dans toute conduite qui pourrait ternir l'image de l'université», a-t-il déclaré.

Appui de l'entraîneur

Rappelons que l'entraîneur de l'équipe, Clint Uttley, a démissionné la semaine passée parce qu'il était en désaccord avec la direction au sujet du jeune homme.

«Je ne peux pas travailler pour une organisation qui ne prêche pas l'équité et l'inclusion. L'éducation postsecondaire devrait être accessible à tous, pas seulement à ceux qui n'ont pas d'antécédents connus. (...) Si le fait d'avoir donné une deuxième chance à un jeune homme m'a effectivement coûté mon poste, alors j'en accepte les conséquences afin de maintenir un niveau moral plus élevé que ce qui a été dicté», avait-il dit.