«Montréal is back», a clamé le maire Denis Coderre, mercredi, en affirmant haut et fort que sa ville était de retour «sur la carte» parce qu'elle a obtenu l'organisation de la 50e Coupe Vanier en novembre prochain.

Il ne faisait aucun doute dans l'esprit de Coderre que les Montréalais, qu'on dit si friands d'événements de grande envergure - qu'ils soient sportifs, culturels ou d'autre nature - répondront de belle façon à l'invitation lancée mercredi par le Sport interuniversitaire canadien et les Alouettes de Montréal.

À ses yeux, la Coupe Vanier, qui sera disputée le 29 novembre au stade Percival-Molson, appartient à cette catégorie d'événements dits majeurs. Si près de 100 000 personnes peuvent décider d'assister à deux matchs préparatoires de baseball quand Montréal ne compte même pas d'équipe, les amateurs de football répondront en grand nombre pour le match de championnat universitaire canadien, auquel le Québec est abonné ces dernières années en raison des succès du Rouge et Or de l'Université Laval.

«On est une ville de football», a souligné le maire, qui tenait mercredi à se faire appeler «Coach Coderre».

«Le sport universitaire donne lieu à un sentiment d'appartenance qui vient chercher les tripes davantage, alors je pense que tout le monde va vouloir être fier de sa bannière. Et, en bout de ligne, c'est vraiment une célébration de l'ensemble des bannières», a lancé Coderre, après avoir invité le maire de Québec, Régis Labeaume, et les maires des autres villes canadiennes universitaires, à venir assister à la rencontre en sa compagnie.

Selon Pierre Lafontaine, directeur général de Sport interuniversitaire canadien, le fait de s'associer avec les Alouettes pour l'organisation du match va permettre d'assurer le succès de l'événement.

«C'est notre 50e anniversaire, alors c'était important qu'on le fasse avec une organisation qui, on le sait, va nous aider à organiser quelque chose de magique», a dit Lafontaine.

L'implication des Alouettes n'est pas surprenante. Quand il avait été nommé président du club, l'automne dernier, Mark Weightman avait exprimé son désir de s'impliquer étroitement au sein de la communauté du football.

«Quelle belle façon de le faire qu'en fêtant un championnat canadien chez nous, après avoir vu les succès du Rouge et Or dans les dernières années», a-t-il dit.

Weightman a noté que remporter la Coupe Vanier a été une expérience marquante dans la vie de nombreux joueurs et entraîneurs de football au Canada, et que les amateurs le verront de la même façon.

«Luc Brodeur-Jourdain est aussi fier de ses bagues de la Coupe Vanier que de ses bagues de la Coupe Grey, a dit Weightman du joueur de ligne à l'attaque des Alouettes. Et je pense que les partisans vont le voir comme ça aussi.»

Ce sera la première fois que la Coupe Vanier sera disputée à Montréal. Cette annonce a eu pour effet de mettre en relief que la Coupe Grey ne reviendra pas à Montréal avant un bout de temps. Weightman a rappelé ce fait, mercredi, car en raison des exigences de la LCF, le match ne pourrait avoir lieu qu'au Stade olympique, le stade Percival-Molson étant trop petit. Et la ligue ne pourrait se permettre de risquer que le match soit reporté en raison d'une chute de neige.

«Il y a moins de risque de neige en novembre qu'en janvier, mais il y a quand même un risque, et les conséquences seraient dévastatrices pour la télé, les partisans et les joueurs, même si on parle juste d'une journée, a affirmé Weightman. Alors la ligue ne voudrait tout simplement pas nous accorder les droits.

«C'est triste pour nous, les partisans et la ville, car on parle de retombées économiques de 120 millions $, a ajouté le président des Alouettes. On espère qu'une solution va être trouvée prochainement. On attend des réponses.»

Coderre a promis de voir à ce que les choses bougent en ce sens.

«M. Couillard l'a dit de toute façon, le toit du Stade fait partie de ses priorités, a dit le maire de Philippe Couillard, qui est devenu le premier ministre du Québec à la suite des élections de lundi. On va s'asseoir ensemble.

«De toute façon, vous savez que le statut de métropole englobe toute la question des infrastructures, de tout ce qui se passe sur le territoire... Le Stade est une signature architecturale extraordinaire, on a vu qu'on peut y faire de belles choses, de grandes choses, et que c'est rentable, alors il faut qu'on puisse le rehausser davantage en réglant (le dossier du toit) une fois pour toutes.»