Depuis cinq saisons, Éva Thouvenot-Hébert est l'une des meilleures joueuses des Carabins de l'Université de Montréal dans la ligue québécoise de soccer féminin, l'une des meilleures du Canada aussi puisque les Carabins ont pris part aux quatre derniers championnats nationaux.

Elle est récemment devenue la meilleure buteuse de l'histoire au Québec avec 54 buts en carrière et continue cette saison d'être l'âme de l'attaque montréalaise avec déjà 11 buts et 7 passes décisives.

Diplômée en finances aux HEC, Thouvenot-Hébert est revenue cette saison pour sa dernière année d'admissibilité. «Je me suis inscrite à quelques cours complémentaires, car j'avais envie d'une dernière saison de soccer universitaire pour tenter de gagner enfin le titre national», a expliqué la dynamique femme de 24 ans, hier, en entrevue.

Deux fois finalistes, en 2008 et 2011, les Carabins se sont chaque fois inclinées en tirs de barrage, des défaites crève-coeur qu'elle aimerait effacer. «Aussi bien contre Trinity-Western (en 2008) que contre Queen's (en 2011), nous étions les favorites et c'est ce qui rend ces défaites plus difficiles à accepter.

«J'ai déjà un bon emploi (à la brasserie Labatt) et je dois sacrifier ma vie sociale, mais je sais que ce n'est que pour une session et je crois vraiment que nous avons l'équipe pour aller jusqu'au bout!»

Malgré le départ de plusieurs joueuses expérimentées, les Carabins ont encore la meilleure fiche du Québec - neuf victoires, une défaite - et devraient logiquement compléter la saison au premier rang du classement. «Je savais que nous avions d'excellentes recrues, des filles qui ont déjà joué en équipe nationale et qui pouvaient vite prendre la place de celles qui partaient», a souligné Thouvenot-Hébert.

«Nous avons bien progressé depuis le début de la saison et les deux matchs de ce week-end - à Sherbrooke demain, puis contre McGill au CEPSUM dimanche - nous donneront une bonne idée de notre force.

«Nous avons perdu à McGill plus tôt cette saison et les Martlets sont souvent nos plus grandes rivales au Québec. Nous n'avions pas bien joué dans ce match et je crois que ce n'est pas mauvais d'avoir subi une défaite. Nous sommes déjà arrivées invaincues aux nationaux et cela ne nous a pas vraiment servies...»

Une seule équipe québécoise sera invitée aux Championnats canadiens, du 8 au 11 novembre à Victoria, en Colombie-Britannique. Les demi-finales et la finale provinciale seront présentées le week-end précédent.

Un équilibre de vie

Visiblement intense dans tout ce qu'elle entreprend, Thouvenot-Hébert n'a découvert le soccer de compétition qu'à l'âge de 12 ans.

«J'ai toujours été très sportive et je me débrouillais bien dans toutes les activités. Mais j'étais aussi bonne à l'école et j'aimais toucher à tout. C'est en arrivant au secondaire que j'ai commencé à jouer sérieusement.»

Celle qui prétend avoir passé plusieurs années sans être très organisée - «j'étais de celles qui n'avaient presque rien dans leur sac d'école, un crayon et quelques feuilles de papier...» - démontre aujourd'hui une formidable capacité d'exceller dans plusieurs domaines simultanément.

«Le sport étudiant m'a procuré non seulement un équilibre physique et mental, mais aussi une formation pour organiser mon temps et mon travail. Avec mon boulot, le soccer et les études, je n'ai plus de vie et ce serait facile d'oublier des choses. Je dois au contraire être encore mieux organisée, prévoir plus à l'avance encore.»

Elle sait ainsi qu'elle ne doit accepter aucune proposition pour les deux premiers week-ends de novembre. Si ces rêves se réalisent, elle les passera avec ses copines des Carabins...