C'est comme si la chute de son frère François en demi-finale du relais masculin 5000 mètres avait fait dérailler les Jeux olympiques de Charles Hamelin, qu'on appelle la «locomotive de Sainte-Julie».

Après avoir amorcé les Jeux de Sotchi à toute vapeur, en gagnant la médaille d'or du 1500 mètres, Charles est tombé... au neutre.

Dire qu'au moment de son triomphe, on évoquait la possibilité pour le quadruple médaillé olympique de remporter une médaille dans les trois autres épreuves masculines au programme.

C'était avant la fatidique course de relais, au cours de laquelle François Hamelin a bêtement chuté dans un virage. La bouteille qu'on a lancée dans la mer Noire au lendemain de ce «jeudi 13 noir» n'a rien changé.

Samedi, Charles Hamelin a chuté sans aucune raison en quarts de finale du 1000 mètres et, mardi, il est tombé encore de façon inexplicable dans les préliminaires du 500 mètres.

«Des badlucks niaiseuses, a tranché Hamelin, sans chercher à fournir des excuses. Je n'ai pas d'explications, je suis tombé...»

Charle Cournoyer, de Boucherville, et Olivier Jean, de Lachenaie, avaient tous deux remporté les honneurs de leur vague respective, avant de voir la chute de leur coéquipier Hamelin.

Très fâché en quittant la patinoire, le champion olympique en titre de la distance est passé en coup de vent dans la zone mixte. Il a pris le temps de décolérer avant d'accorder des entrevues.

«Sur le coup, je voulais tout détruire, a-t-il lancé en s'esclaffant. La frustration était forte, c'est normal. La première chose que j'ai faite à mon retour dans le vestiaire a été de vérifier mes lames de patins. Tout était correct. Après, je me suis assis, j'ai retiré ma combinaison et j'ai pleuré. Je revoyais la course dans ma tête, et je n'arrêtais pas de dire: "Pourquoi?"»

«Je n'ai rien fait de mauvais, et si c'était à refaire je referais la même chose», a ajouté l'athlète âgé de 29 ans.

Il a assuré que la forte pression à laquelle l'équipe est confrontée et la possibilité pour lui d'ajouter une cinquième médaille olympique à son palmarès n'ont absolument rien à voir dans sa déconfiture.

Hamelin avait retrouvé le sourire après la médaille d'argent remportée par le relais féminin 3000 mètres.

«Ce n'est pas la fin du monde. J'ai gagné l'or au 1500. J'ai hâte aux Championnats du monde de Montréal (en mars). Je vais montrer aux gens que c'était de la malchance.»

Interrogé à savoir s'il pourrait poursuivre sa carrière jusqu'aux Jeux de Pyeongchang en 2018, le patineur âgé de 29 ans n'a pas voulu se compromettre, déclarant qu'il mûrira sa réflexion l'été prochain.

Record pour Maltais, chute pour St-Gelais

Plus tôt, la Québécoise Valérie Maltais a établi un record olympique en qualifications du 1000 mètres féminin.

Maltais, de La Baie, a facilement remporté sa vague en une minute 28,771 secondes. L'ancienne marque était de 1:29,049 minute, appartenant à la Chinoise Zhou Yang depuis les Jeux de Vancouver.

Marianne St-Gelais a connu une autre déception, en subissant l'élimination après avoir chuté dans sa course. La patineuse de Saint-Félicien, qui a été écartée des finales des 500 et 1500 mètres, tentera d'aider l'équipe canadienne à remporter une médaille au relais 3000 mètres féminin, en clôture de journée.

Marie-Ève Drolet, de Laterrière, au Saguenay, a accédé aux quarts de finale, même si elle avait terminé troisième de sa vague. La disqualification de la Chinoise Liu Qiuhong lui a permis de progresser.

Photo Bernard Brault, La Presse

Marianne St-Gelais