La troupe de cirque québécoise, Les 7 doigts de la main, a donné le coup d'envoi du spectacle d'ouverture des Jeux olympiques de Sotchi, vendredi, au stade Fisht. Une présence importante, mais de courte durée (environ 10 minutes), qui a donné une touche ludique à cette cérémonie d'ouverture de plus de deux heures.

Joint à Sotchi tout de suite après la cérémonie, le metteur en scène s'est dit «très content» de la performance de son groupe. «Tout s'est bien passé, mais on ne l'a pas vu à la télé alors c'est difficile d'avoir une vue d'ensemble. Par contre, je peux vous dire qu'il y avait dans le stade une ambiance fabuleuse. Il y avait une belle harmonie avec le public. C'était le délire!»

Une troïka de près de 40 mètres de haut - sorte de chariot médiéval russe tirée par trois chevaux virtuels - a servi de prologue au premier volet du spectacle mis en scène par le cofondateur des 7 doigts, Sébastien Soldevila. La troïka transportait un énorme soleil rouge, animé grâce à de savants éclairages.

Puis, les quelque 600 participants de ce premier tableau ont fait leur apparition sur scène, avec une cinquantaine de statues gonflables représentant les grands symboles de la Russie médiévale, à commencer par les neuf coupoles de la cathédrale Saint-Basile. On a également pu voir d'autres symboles russes comme le coq et le chat.

Le cortège a ensuite pris la forme d'une immense baleine. Sébastien Soldevila a confié à La Presse s'être inspiré d'un conte russe, qui fait le récit d'une baleine sortant de l'eau avec un village sur son dos pour construire cette portion du spectacle. C'est ce qu'on a pu voir, toujours avec ses projections magnifiques en appui.

Effets visuels Made in Quebec

Deux firmes québécoises ont d'ailleurs participé à la création des projections du spectacle d'ouverture: Solotech, une compagnie de Montréal, qui a travaillé dans le passé avec Céline Dion et le Cirque du Soleil; ainsi que la firme PixMob, qui s'est fait remarquer dimanche dernier durant le spectacle de la mi-temps du Super Bowl.

Show Canada, établi à Laval, a également conçu de nombreux éléments de la cérémonie d'ouverture, dont les immenses îles flottantes, qui ont précédé le tableau d'ouverture des 7 doigts, ainsi que le train géant présenté dans le tableau qui portait sur l'industrialisation de la Russie.

Marionnettes géantes

En plus des coupoles glonfables de la cathédrale Saint-Basile, on a également pu voir une vingtaine de marionnettes géantes conçues par l'Américain Michael Curry (un collaborateur du Cirque du Soleil), représentant les boyards - ces chevaliers russes qui formaient la classe aristocrate du pays.

Une fois la cathédrale Saint-Basile reconstituée dans les airs, on a pu voir les artistes de cirque, échassiers, gymnastes et danseurs à l'oeuvre, exécutant des figures acrobatiques, sur la scène représentant un immense carrousel. Plus de 500 bénévoles russes ont aussi participé aux chorégraphies de ce tableau d'ouverture.

La portion mise en scène par Sébastien Soldevila a duré une dizaine de minutes. Le directeur artistique russe Alexeï Boltenko, qui a orchestré la cérémonie d'ouverture, a fait appel à deux autres metteurs en scène pour les tableaux suivants: le chorégraphe d'origine ukrainienne Radu Poklitaru et le danseur et chorégraphe américain Daniel Ezralow.

Les deux hommes ont tour à tour représenté la Russie impériale et la Russie moderne. Ils ont ainsi souligné les conquêtes militaires, l'industrialisation massive du pays, ses révolutions, sa construction, sa reconstruction après la guerre, ses grands ballets aussi, puis son émergence comme grande puissance, avec entre autres ses exploits dans la conquête de l'espace.

Le personnage de Loubov a traversé l'ensemble des tableaux. La fillette a fait un premier numéro en hissant un cerf-volant dans les airs, avant de prendre son envol. On l'a aussi vu réciter un abécédaire avec les grandes figures russes de la littérature, des arts et des sciences. On l'a enfin vu tenue à bouts de bras par les artistes de cirque.

Le spectacle de clôture, le 23 février prochain, sera entièrement conçu par le metteur en scène italo-suisse, Daniele Finzi Pasca, qui a fait équipe avec la cofondatrice du Cirque Éloize Julie Hamelin pour créer l'ensemble des tableaux. Leur compagnie Finzi Pasca ouvrira également les Jeux paralympiques le 7 mars.