Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a invité le monde à s'élever «contre les attaques sur les lesbiennes, les homosexuels» lors de son intervention faite jeudi durant la session du Comité international olympique (CIO), à la veille de l'ouverture des Jeux olympiques de Sotchi.

«Beaucoup d'athlètes professionnels gais et hétérosexuels sont contre les préjugés. Nous devons tous élever notre voix contre les attaques sur les lesbiennes, les homosexuels, les bisexuels, les transgenres ou les intersexués», a affirmé Ban Ki-moon, en pleine polémique sur le sujet.

«Nous devons nous opposer aux arrestations, emprisonnements et restrictions discriminatoires auxquels font face les homosexuels», a poursuivi le secrétaire général de l'ONU.

Une loi promulguée en juin dernier par le président russe, Vladimir Poutine, punissant d'amende et de prison la «propagande» de l'homosexualité devant mineurs a suscité de vives critiques, notamment dans les pays occidentaux.

Lors d'un point de presse, le secrétaire général de l'ONU a souligné qu'il appréciait tous les efforts entrepris par la Russie pour faire de ces Jeux un succès. «En même temps, je pensais que ces Jeux seraient le lieu où chacun, quelle que soit son orientation sexuelle pourra apprécier l'harmonie, l'amitié et un respect mutuel et pourra prendre part aux compétitions dans l'esprit du mouvement olympique».

«J'apprécie les assurances répétées par le président Vladimir Poutine qu'il n'y aura pas de discrimination», a souligné Ban Ki-moon.

De son côté, le président du CIO, Thomas Bach, a fait valoir que l'ONU et le CIO étaient des «coéquipiers» : «nous sommes unis dans nos efforts contre n'importe quelle forme de discrimination quelle qu'elle soit».

Mercredi, l'ONG de défense LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels, transsexuels) All Out a organisé des manifestations dans 19 villes du monde, de New York à Melbourne en passant par Paris et Saint-Pétersbourg pour la Russie (mais pas Sotchi), s'adressant aux commanditaires des JO pour qu'ils «sortent de leur silence sur les lois anti-gaies russes».

Plus de 200 écrivains, dont Salman Rushdie, Margaret Atwood ou encore Jonathan Franzen, ont également signé une lettre ouverte publiée jeudi dans le quotidien britannique The Guardian pour dénoncer les lois russes.

Le président du CIO, lors d'une allocution mardi soir devant le président Poutine, avait critiqué les «quelques hommes politiques dont la contribution à la lutte pour une bonne cause consiste à décliner publiquement des invitations qu'ils n'ont même pas reçues» faisant ainsi allusion aux différents chefs d'État et de gouvernement qui ont dit qu'ils ne se rendraient pas à Sotchi ces derniers mois.

«Ayez le courage de régler vos désaccords par un dialogue pacifique et direct et non sur le dos des sportifs», avait insisté l'avocat allemand, qui dirige le CIO depuis septembre.