Malgré les menaces terroristes proférées par des islamistes du Caucase russe, les dirigeants du Comité olympique canadien (COC) se disent convaincus que les autorités russes mettront tout en oeuvre pour assurer la sécurité des athlètes durant les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi.

De passage à Ottawa hier afin d'annoncer le nom de l'athlète qui portera le drapeau canadien à la cérémonie d'ouverture des Jeux - il s'agit de la hockeyeuse Hayley Wickenheiser -, le président du COC, Marcel Aubut, a convenu qu'il importe de se préparer à toute éventualité, y compris la possibilité d'un attentat terroriste.

C'est d'ailleurs une tâche à laquelle s'est attelé le comité de gestion de crise du COC au cours des derniers mois, en étroite collaboration avec la Gendarmerie royale. C'est aussi la stratégie qui avait été suivie en préparation des Jeux olympiques de Londres en 2012.

«La Russie ne peut pas se permettre d'organiser des Jeux qui ne seraient pas sécuritaires après avoir dépensé je ne sais combien de milliards de dollars à les accueillir. Je me rends à Sotchi tout à fait confiant que tout se déroulera rondement», a dit M. Aubut aux journalistes.

L'important, a ajouté le président du COC, c'est de s'assurer que cette question ne devienne pas une «distraction» pour les athlètes, qui doivent avant tout se concentrer sur les Jeux de Sotchi, qui s'ouvriront le 7 février.

«Nous nous préparons toujours pour le pire, comme nous le faisons à chaque Jeux. C'est malheureux, ce qui se passe, mais nous devons nous organiser pour que l'athlète ne soit pas du tout distrait par cela. La concentration doit être mise à 100% sur le podium», a dit le président.

Au cours des derniers jours, des athlètes comme le gardien de but des Canucks de Vancouver Roberto Luongo, qui sera membre de l'équipe de hockey masculine, ont exprimé des craintes au sujet des menaces terroristes.

Luongo, de même que Mike Smith, le gardien des Coyotes des Phoenix qui fait aussi partie d'Équipe Canada, ont décidé de laisser leur petite famille respective à la maison. «C'est certain que je suis inquiet, je ne vous mentirai pas, a déclaré Luongo après l'entraînement de mercredi. Je crois que nous le sommes tous un petit peu.»

Pour sa part, Hayley Wickenheiser n'a pas l'intention d'imiter ses pairs d'Équipe Canada. «En tout, 11 membres de ma famille, dont mon fils, et amis vont se déplacer à Sotchi. Je suis persuadée qu'ils seront bien protégés. Je leur ai dit de se préparer à affronter de nombreux points de sécurité et tout le monde comprend ce processus. C'est important que tout le monde soit hyper vigilant et n'aille pas dans des endroits dangereux. Mais je me sens en sécurité et je le suis pour eux aussi. Sinon, je n'aurais jamais envoyé mon fils en Russie», a-t-elle dit.

Deux attentats suicide ont fait 34 victimes dans la ville de Volgograd en décembre et les autorités russes ont indiqué suivre la trace de trois autres kamikazes présumés, dont une qui pourrait se terrer à Sotchi.

Les autorités américaines sont également préoccupées par la menace d'attaques terroristes et ont offert leur aide pour assurer la sécurité de l'événement. Des forces aériennes et navales, comprenant deux navires de guerre en mer Noire, ont été mises à la disposition de la Russie. Le Wall Street Journal a rapporté que le FBI avait déjà envoyé en Russie une quarantaine d'agents. Les États-Unis auraient proposé d'envoyer davantage d'agents, mais Moscou aurait refusé.

- Avec Pascal Milano et La Presse Canadienne