Il était temps. À bien des points de vue, la saison 2015 fait figure de nouveau départ pour l'Impact de Montréal, mais il devenait de plus en plus pressant de donner aux partisans de quoi s'accrocher avant d'entamer la nouvelle année. À cet effet, le retour du capitaine Patrice Bernier - même s'il n'est «jamais vraiment parti» - n'est pas seulement une bonne nouvelle pour l'effectif de Frank Klopas sur le terrain, il rassure bien des fidèles qui s'inquiétaient du peu de progrès dont on faisait état dans les médias.

Parce que du progrès, il est important de démontrer qu'il y en a. On parle de nouveau cycle et de reconstruction, mais pour l'instant, les départs sont toujours plus nombreux que les arrivées. Et même si on sait que les choses sont appelées à se rééquilibrer, le souvenir douloureux de l'inaction de l'hiver dernier n'est pas bien, bien loin.

Qui plus est, les négociations entre l'organisation montréalaise et Bernier ont perduré au point de faire douter de l'engagement de la direction envers son joueur le plus emblématique. «C'était une de nos priorités», a affirmé d'emblée le directeur technique Adam Braz lors de l'annonce officielle. «Ça s'est fait assez rapidement, même», a-t-il ajouté. Tout est question de perception, faut-il croire. Là où il n'y a pas de débat, c'est que la mise sous contrat du numéro 8 est un geste concret qui tombe à point.

Certes, l'âge et les blessures étaient des facteurs à prendre en considération lors des discussions. «Je comprends que j'ai à jouer un rôle de mentor avec les jeunes de l'organisation», a mentionné un Bernier qui n'a pas atteint son niveau de jeu du début 2013 aussi régulièrement qu'on l'aurait souhaité en 2014. Qu'à cela ne tienne, le Québécois demeure celui qui porte la plus grande part de l'âme du bleu-blanc-noir sur la pelouse du stade Saputo. On parle du coeur de l'équipe, et de celui qui le fait battre le plus fort. Comme quoi les qualités physiques et techniques, ce n'est pas tout...

C'est donc un pas dans la bonne direction pour une équipe qui a encore bien des trous à combler sur le terrain. On sent même que la signature de Bernier permet de restaurer un brin de confiance auprès de ces amateurs du ballon rond qui affichent une mine désabusée. Quelque part, il y a même chez eux une volonté de croire que les nouveaux visages au sein de l'état-major permettront de relancer un club qui a titubé cette année. Mais ce sont avant tout de nouveaux noms au sein de l'alignement qui rehausseront l'intérêt envers l'Impact en prévision du duel hivernal contre Pachuca en Ligue des champions.

Beaucoup de monde au milieu

Par ailleurs, avec Bernier, Nigel Reo-Coker et Marco Donadel, ça commence à faire bien du monde au milieu du terrain. Il ne faut pas oublier que l'Impact compte également sur des jeunes comme Calum Mallace et Jérémy Gagnon-Laparé, qui se sont montrés capables de contribuer. Rien qui effraie le principal intéressé. «J'ai toujours su que tu dois te battre pour ta position», a reconnu Bernier.

À ses côtés, Klopas et Braz ont parlé de cette profondeur au milieu et d'un plan méthodique pour la suite des choses. La ligne arrière bien dégarnie serait donc la prochaine à voir du renfort.

Pourtant, à l'issue du point de presse, ce qui retenait l'attention, c'était le sort du Brésilien Felipe, un autre milieu de terrain, au sujet duquel Klopas s'est montré plus évasif. Ce Felipe qu'on ne sait plus trop où placer, lui qui est plus à l'aise quand il joue plus avancé, mais qui a dorénavant Piatti, Duka, Mapp et Romero - qui sera de retour! - devant lui. Loin dans la hiérarchie montréalaise, Felipe pourrait toutefois représenter une addition intéressante à bien des formations du circuit Garber. Et si vous ajoutiez ce troisième choix au «Superdraft» de janvier, il y a certainement matière à s'approprier un joueur de très haut profil en Ligue majeure...

Bref, le genre d'acquisition qui permet à tout le monde de croire que l'Impact peut se remettre à gagner quelque chose, Patrice Bernier le premier.