C'est normal d'avoir le trac. Ça commence dans deux jours! À l'aube de cette nouvelle présentation de la Coupe du monde, les émotions sont à fleur de peau. Et, partout, les médias carburent aux nouvelles à sensation, comme la gazoline dans un moteur de Formule 1. Joueurs qui déclarent forfait à la dernière minute, courses éperdues à la guérison et prises de bec à l'entraînement, tout ça sur fond de grève du métro à São Paulo. Ça sent la crise de nerfs.

Question de se détendre un peu, jouons donc à un jeu. Je vous décris la situation qui règne autour d'une équipe en préparation, et vous essayez de trouver la bonne nation. Soit dit en passant, non, le «plus meilleur pays au monde » ne participe pas à la phase finale de cette compétition de ballon rond...

Vous êtes prêts? Je commence.

D'abord, il y a ceux qui nagent dans le doute. Matchs amicaux qui montrent des lacunes. Incertitudes sur le système à employer. Et joueurs-clés qui mettent du temps à prouver qu'ils seront aptes à jouer. Ce sont ceux qui ont besoin d'être rassurés et qui soutirent un brin d'espoir en lisant les déclarations de leurs adversaires affirmant qu'ils constituent un rival à prendre au sérieux. Un indice, ils sont nombreux dans cette catégorie.

Et quoi qu'on pense des clichés proférés par les footballeurs qui font des entrevues sur le pilote automatique, il reste qu'on serait fou de les sous-estimer.

Avez-vous reconnu le Portugal? Vous êtes doués. Si le retour à l'entraînement de Cristiano Ronaldo est un soulagement pour les Lusitaniens, on doit croiser les doigts pour que, derrière, Pepe ne laisse personne marcher sur ses plates-bandes. Contre l 'Allemagne, le Portugal assumera sans problème son rôle de négligé et pourrait même gagner. Mais dans ce groupe de la mort, c'est toutefois contre les États- Unis que ça risque de se jouer.

Car c'est dans ce match que le petit pays de la péninsule ibérique pourrait se faire jouer un tour par le géant d'Amérique. Dit comme ça, ça peut paraître paradoxal, mais ce serait bel et bien une surprise, comme en 2002.

Pour répondre à la question, vous auriez également pu remplacer le Portugal par l'Uruguay, et Ronaldo par Luis Suarez. Suarez est toujours dans une course contre la montre pour se remettre à temps d'une arthroscopie à un genou. Encore à l'écart, il fait ça comme un grand chez lui, loin des paparazzi. Mais ne vous inquiétez pas, il ne doute pas qu'il sera de retour sur le terrain. Italie? Angleterre ? Il ne dit seulement pas quand. Si vous voulez le fond de ma pensée, il doit avoir un ou deux colliers de noisetier...

Ça va si bien

À l'opposé, il y en a pour qui tout fonctionne comme sur des roulettes. Des roulettes comme Zizou avait la plaisante habitude d'en faire.

Non mais, vous avez vu la France contre la Jamaïque: 8-0! Un bonhomme de neige au tableau indicateur pour les Reggae Boyz. C'est pas gentil. Et même Didier Deschamps en a rajouté en reconnaissant que ce scorefleuve avait été obtenu contre des touristes!

On n'est pas loin de l'excès de confiance. Même la perte de Franck Ribéry ne semble pas tempérer les attentes.

«Un mal pour un bien», me confiait Hassoun Camara après l'entraînement de l'Impact. Il n'a pas tort, mais comme le dirait César celui d'Uderzo et de Goscinny, la France n'a pas encore goûté aux charmes de l'île du plaisir. Dites donc, ils ont du sanglier, au Brésil?

Enfin, ça va assez bien pour l'Espagne aussi. Même Diego Costa semble rétabli, et ces champions sont d'une modestie... L'Allemagne, quant à elle, semble vouloir se mettre à l'épreuve avec une préparation moins léchée et un nouveau blessé, Marco Reus. Le Brésil, lui, attend la Croatie pour se mettre à table. Les Pays-Bas? Ils sont jeunes, mais comme dans le bon vieux temps, ils se chicanent encore à l'entraînement...

Et on n'a rien dit sur l'Italie! Ils sont toujours rusés, ces Azzurri. Nous endormir durant des matchs nuls contre l'Irlande et le Luxembourg! Ça fait sans doute partie du plan de l'entraîneur Prandelli...

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