Ça promet d'être le thème de la semaine. La remontée. Que l'on se trouve à Madrid, à Barcelone ou à Montréal, le combat aura la même allure. Qui aurait cru qu'un jour, on parlerait des intérêts communs du Real, du Barça et de l'Impact dans une même phrase? Coïncidence improbable quoique loin d'être désagréable, mais n'allez surtout pas croire que l'obstacle qui se dresse devant chacun de ces clubs soit de la même envergure.

Si la cause des Espagnols semble d'ores et déjà compromise, la lueur d'espoir est un peu plus vive du côté des Montréalais qui devront combler un retard de deux buts contre les Torontois ce mercredi en Championnat canadien. Même si l'édition actuelle du TFC s'avère plus coriace que celle des dernières années, on peut supposer qu'elle n'est pas conçue dans le même moule que les puissantes machines allemandes. Après la belle victoire du week-end face à Chicago, l'Impact peut donc se permettre d'aborder son match retour sous un jour plus positif que ses comparses ibères.

Et du match contre le Fire, c'est surtout cette mentalité plus conquérante qu'il faudra reconduire pour la demi-finale de coupe. En alignant un 4-4-2 plus offensif - et plus expérimenté - Marco Schällibaum a rassuré les partisans qui commençaient à douter des ambitions du club.

Cela dit, les rotations impopulaires amorcées il y a une semaine dans la Ville reine ne sont probablement pas en voie d'être si vite abandonnées. N'en déplaise aux pourfendeurs du temps de jeu partagé, en voyant Alessandro Nesta tomber au combat durant le match de samedi, on a eu la preuve qu'il serait illusoire de croire que la fameuse «équipe A» du Bleu-blanc-noir soit en mesure de jouer à un rythme de deux matchs par semaine.

Des académiciens casaniers?

Dans les circonstances, Marco Schällibaum doit donc faire des choix pour jouer «la remontée» tout en pensant aux intérêts à long terme de son équipe. Et même si les doutes subsistent quant à la profondeur réelle de l'effectif montréalais, il faudra trouver un moyen d'utiliser chaque élément dans un contexte avantageux pour le club.

À ce titre, bien que la saison soit encore jeune, on peut déceler une tendance en ce qui concerne les joueurs espoirs issus de l'Académie que l'Impact a enfin eu le courage de promouvoir à son équipe première cette année. Après Ouimette et Tissot, c'était au tour de Wandrille Lefèvre de recevoir des fleurs samedi suite à son début réussi sur la pelouse du stade Saputo.

Même s'il ne jouait pas à sa position en prenant la place du vénérable Nesta, la tenue sans reproche de Lefèvre est une nouvelle démonstration du bon travail effectué par le centre de formation. Cependant, si on se fie à ce qui est arrivé à Ouimette et Tissot tant à Kansas City qu'à Toronto, les académiciens ont plutôt reçu le pot lorsqu'ils ont eu à défendre les couleurs montréalaises à l'étranger.

La bonne nouvelle pour Schällibaum, c'est que l'opportunité historique de remontée se déroulera dans l'antre de prédilection de ses protégés les plus casaniers. Car l'autre tendance que l'on a pu déceler chez l'Impact cette année, c'est que peu importe le système utilisé, le 11 montréalais a dominé ses adversaires quand il pouvait compter sur l'appui non négligeable de son 12e joueur.

Si la direction du club se félicite sans doute d'avoir mis sous contrat Daniele Paponi pour renflouer sa filière bolognaise - une acquisition qui semble déjà faire le bonheur de Marco Di Vaio - elle devra toutefois plancher pour sustenter l'appétit de la frange la plus vocale de son public. Qu'on le veuille ou non, la présence des Ultras dans la tribune est indispensable pour donner au Stade Saputo des allures de forteresse, ce qui ne peut qu'aider lorsqu'on est en quête d'une remontée.

Elle a beau être à l'occasion un brin capricieuse, la Garde jouera certainement mieux son rôle si elle n'est pas silencieuse.