Le retour à la maison entraînera sans doute bien des changements d'habitude dans la routine des joueurs de l'Impact. Être absent pendant 27 des 31 derniers jours, comme l'a gazouillé Patrice Bernier à ses abonnés, ça oblige tout le monde à se réacclimater.

Les six points amassés lors du premier déplacement devraient toutefois minimiser les frictions que les aléas du voyage imposent sur le moral des guerriers bleu-blanc-noir.

Parlant de couleur, forts de leurs succès sur la côte Ouest, les hommes de Marco Schällibaum espéreront maintenant retrouver beaucoup de bleu dans les tribunes puisqu'on annonce la venue d'un large contingent rouge à l'occasion du derby de la 401, samedi, au Stade olympique. Après la frénésie de Seattle puis celle de la Timbers Army, retrouveront-ils la même énergie dans l'enceinte de Taillibert?

Non seulement l'environnement change pour l'Impact en cette rentrée montréalaise, mais le rôle de négligé appartiendra cette fois-ci aux visiteurs du Toronto FC. Ce changement de registre est un élément nouveau pour le onze montréalais en MLS et il représente le prochain défi pour l'entraîneur Marco Schällibaum.

Prendre l'initiative

Si le classement de l'Impact étonne autant en ce début de saison, c'est que la tactique qu'il avait mise de l'avant affichait une ambition plus modeste. En se regroupant défensivement comme il l'a fait durant ses deux premiers matchs, le club montréalais visait surtout à limiter les dégâts causés par l'adversaire, quitte à surprendre sur des contre-attaques ou des jeux arrêtés.

La recette employée par Schällibaum à l'étranger - et qui a le plus souvent l'habitude de mener au match nul qu'à la victoire - s'est donc avérée encore plus efficace que prévu. Or, devant les partisans montréalais et face à un adversaire qu'on perçoit comme étant moins aguerri, l'initiative du jeu reviendra inévitablement au onze de Schällibaum.

Il faudra donc ajouter une attaque posée à l'impressionnant bloc défensif présenté jusqu'à maintenant car l'Impact a surtout été dangereux lorsqu'il récupérait le ballon et relançait l'attaque rapidement. Les buts d'Arnaud à Seattle et de Felipe à Portland en sont de bons exemples.

Circulation rapide du ballon

Autres clés de ce premier match à domicile, la circulation rapide du ballon et l'utilisation des ailes pour déplacer une défense torontoise qui sera beaucoup moins aventureuse que celle des deux adversaires précédents. À ce titre, Schällibaum pourrait être tenté d'utiliser un latéral plus offensif comme Dennis Iapichino ou encore de lancer l'Argentin Andres Romero dès la première minute. À moins que le onze partant ne se soit déjà cristallisé dans le Nord-Ouest américain?

Enfin, il faudra assurément créer plus de mouvement pour arriver à jouer dans le dos de Toronto. On peut s'attendre à ce que Di Vaio fasse tout en son possible pour tromper la vigilance de la charnière ontarienne, voire celle du juge de ligne. Mieux vaut toutefois prévoir un plan B au cas où les «Reds» parviendraient à l'anticiper. Ainsi, les appels en profondeur de Nyassi ou le jeu dans les intervalles de Felipe pourraient offrir de nouvelles solutions lorsque le relayeur en chef Bernier songe à déclencher l'offensive montréalaise.

Bref, bien que l'objectif soit de le mettre au fond du but de Toronto, tout indique que le ballon sera dans le camp de l'Impact samedi après-midi. Et en dépit de toute la mise en place effectuée par Schällibaum durant la semaine, l'issue du match pourrait très bien tenir à une question de qualité d'exécution. Combien de bicyclettes verra-t-on encore cette saison?

Il est peut-être encore tôt pour s'habituer à voir l'Impact trôner en tête du classement de la MLS. Historiquement, le rôle de favori sied moins bien à l'Impact. Le palmarès du club est plutôt garni par des titres acquis lorsqu'on accordait peu ou pas de chance au onze montréalais. Cela dit, l'équipe de Marco Schällibaum a montré qu'elle savait bien s'adapter sur la route. Il reste à voir comment elle se sent chez elle.