Cette fois, c'est bel et bien terminé. La carrière MLS de David Beckham s'est achevée sur un second titre consécutif du circuit Garber avec une victoire de 3 à 1 face au Dynamo de Houston. Ce match d'adieu constitue un dernier rappel réussi pour Beckham, au terme d'une tournée de six années en Amérique du Nord digne des plus grandes stars britanniques. Son épouse Victoria a beau être l'artiste du supercouple, elle n'aurait pas fait mieux.

Si les joueurs désignés ont souvent fait la différence cette saison, globalement, le triomphe du Galaxy aura été le fruit d'un bon travail d'équipe. En ce dernier tour de piste avant la séparation du groupe, ce fut d'ailleurs au tour du défenseur central Omar Gonzalez de voler le spectacle samedi, se méritant au passage le titre de joueur du match.

Les célébrations risquent toutefois d'être de courte durée tant pour l'organisation du Galaxy que pour les bonzes de la ligue. Le départ de Beckham plonge le circuit dans une sorte de deuil. L'après DB23 sera nécessairement moins glamour, moins people, mais il obligera la MLS à «se tenir debout tout seul», comme le disait le commissaire Don Garber cette semaine. La ligue devra donc faire preuve d'autonomie alors qu'elle entamera sa 18e saison en 2013. Devenir plus «adulte» à 18 ans... Ça devait être écrit quelque part dans le ciel.

Tous ne pleureront cependant pas le départ de l'icône planétaire. Il est justement temps de passer à autre chose, clament certains puristes écoeurés d'entendre les profanes se pâmer devant un joueur qu'ils croient usé et surestimé. Beckham est encore le roi des coups francs, mais il est vrai qu'il commence à traîner la patte en milieu de terrain.

On ne pourra toutefois pas reprocher à Beckham de manquer d'intensité sur le terrain, ni de trophées prestigieux à son palmarès. Cette seconde Coupe MLS, il la voulait autant, sinon plus, que n'importe quel autre joueur présent sur la pelouse du Home Depot Center samedi. Pourra-t-on en dire autant des prochaines importations européennes qui déferleront sur la MLS? Bercés par l'illusion qu'ils marcheront allègrement dans la voie tracée par Becks, il serait facile pour eux de se méprendre.

À titre indicatif, on ne ressent pas le même désir de vaincre chez un Thierry Henry - l'autre superstar de la ligue - même si son rendement sur le terrain a été excellent cette saison. J'ai peut-être un peu trop lu du brûlot de Raymond Domenech, mais le langage corporel de Titi lors des matchs me donne toujours l'impression que les défaites de ses Red Bulls de New York ne l'empêchent pas de profiter d'une charmante vie de quartier à SoHo.

C'est une question de perception. On ne peut pas toujours connaître les raisons profondes qui motivent un joueur de l'élite mondiale à venir tenter l'aventure en Amérique. Quand l'argent, la célébrité ou le style de vie devancent le projet sportif, ça devient aussi glissant qu'un trottoir montréalais en hiver. Homme aux multiples talents, Beckham était venu en conquérant dans tous ces domaines il y a maintenant six ans. Garber l'a souligné à plusieurs reprises et force est de constater qu'il a livré la marchandise. Parfois critiqué, non sans raison, pour ses nombreuses périodes d'absence, il a le mérite, et ce n'est pas le moindre, de quitter le circuit en champion.