Cette fois, l'heure du bilan est arrivée. La fin de saison décevante du onze montréalais - à l'image de la paire Di Vaio-Wenger: longtemps espérée, mais en fin de compte plutôt stérile - ne devrait toutefois pas entamer la croyance que l'Impact possède des bases sur lesquelles poursuivre la construction de l'équipe.

Pour que l'édifice montréalais prolonge sa croissance de manière saine, l'état-major devra d'abord s'entendre sur les éléments satisfaisants de l'édition 2012 du bleu-blanc-noir. Les discussions sérieuses, comme Jesse Marsch les aime, ne devraient pas manquer.

Il faudra d'abord décider du sort de certains poids lourds de l'organisation. Par exemple, la hargne du capitaine Davy Arnaud justifie-t-elle qu'on le ramène, malgré une maigre production? Dans ce cas, poser la question semble fournir la réponse, mais on ignore si le langage corporel du Texan agace la direction technique autant qu'une bonne partie des partisans.

On peut aussi se demander si on a assisté samedi au dernier coup de patte de Justin Mapp à Montréal. L'élégant dribbleur du Mississippi ne manque pas de talent, mais on a l'impression que plusieurs joueurs lui ont déjà dit arrivederci.

Enfin, même s'il pèse moins lourd sur le plan financier, l'organisation montréalaise ne démontre pas d'empressement à régler un des premiers problèmes à lui incomber. Faut-il engager un nouveau thérapeute ou se résigner à faire nos adieux au douillet Nelson Rivas? Dilemme. Dommage que le vice-président Richard Legendre n'ait pas été affecté au ministère de la Santé lorsqu'il était politicien...

Faire le ménage

Bref, après une longue saison durant laquelle le onze de base s'est peu à peu cristallisé, la direction technique doit aussi faire le ménage dans le surplus de joueurs de soutien qui encombre l'effectif et la masse salariale du club.

À ce titre, il est certainement possible de trouver des solutions de rechange moins coûteuses ailleurs dans la ligue. Et il ne faut pas oublier que l'Académie, finaliste cette saison en Ligue canadienne, peut subvenir à une partie des besoins du club en la matière.

Les jeunes Ouimette, Lefebvre et Ilcu sont mûrs pour représenter le bleu-blanc-noir sans que la qualité du produit sur le terrain ne soit compromise. À niveau égal, n'a-t-on pas déjà affirmé qu'on favoriserait l'élite locale? Il me semble même évident que l'utilisation de joueurs formés ici contribuera à renforcer la culture sportive du club, tout en augmentant le sentiment d'appartenance du public envers l'Impact.

Liste d'emplettes

Le travail de la direction ne sera toutefois pas complet sans une nouvelle razzia sur le marché des transferts. On a relativement peu d'indices sur l'orientation qu'empruntera cette fois Nick De Santis en matière de recrutement, ni sur le budget dont il dispose.

La tournée automnale du club en Italie ouvre encore une fois la porte à de nouveaux ajouts à la filière italienne, quoique les candidats de prestige - lire ex-membres de la Squadra Azzurra - sont moins nombreux qu'à pareille date l'an dernier. L'Impact a beau avoir de bons contacts en Serie A, on imagine mal la Juve laisser partir Andrea Pirlo, comme Bologne l'avait fait avec Di Vaio.

Cela dit, le onze montréalais n'a toujours pas de numéro 10 dans son effectif. Quart-arrière, trequartista ou enganche, appelez-le comme vous voudrez, mais l'acquisition d'un milieu de terrain créatif doit figurer parmi les priorités des secteurs technique et marketing du club. Voilà une astucieuse symbiose qui pourrait profiter du fait que la saison morte est le moment idéal pour faire rêver la «Garde».

Dans le même ordre d'idées, laissons de côté la piste italienne un moment. On sait très bien que l'Impact possède déjà ses entrées en Argentine. Quand on voit ce qu'un Federico Higuain accomplit à Columbus, on se dit qu'un tel joueur ferait un malheur à Montréal. Tant qu'à parler d'enganche, à 34 ans, un Juan Roman Riquelme, vous le prendriez?

> Pascal Milano: Petit tour d'horizon de l'effectif montréalais

> Philippe Cantin: Quel bilan pour l'Impact?