C'est une petite semaine dans la vie si souvent mouvementée de l'Impact de Montréal. À preuve, l'entraîneur Jesse Marsch a accordé deux jours de congé à ses ouailles après la remontée de dimanche dernier contre le Crew de Columbus.

Pas de match avant samedi, pas d'importante annonce prévue dans les prochains jours, bref, le calme plat pour préparer le duel contre l'Union de Philadelphie.

Si cette situation fait sans doute l'affaire de Marsch, l'organisation montréalaise, elle, aimerait sûrement profiter de l'attention médiatique de la dernière semaine pour attirer encore plus de spectateurs au stade Saputo. Ce n'est pas tous les jours que l'on profite d'une annonce majeure comme celle de l'acquisition d'un joueur de la trempe d'Alessandro Nesta. On parle souvent de réalisme devant le filet adverse, mais ces jours-ci, c'est le secteur des ventes qui doit tirer profit de l'occasion créée par le nouveau numéro 14 pour générer plus de passages au tourniquet.

Autrement, que ce soit accidentel ou non, l'Impact a aussi renoué avec une autre tradition liée à son organisation, celle du point de presse inattendu du président en pleine saison.

Contrairement aux dernières années, où il s'en était pris à des joueurs au rendement inégal ou à des Ultras qu'il jugeait trop critiques, Joey Saputo a fait son mea culpa au sujet des prix des billets trop élevés en MLS. Cet aveu, ainsi que les rabais mis de l'avant pour le reste de la saison, devraient faire hausser la cote du club et de son mécène. Mais la conférence de presse constituera-t-elle encore une fois un tournant dans la saison du club bleu-blanc-noir?

Adversaires modestes à l'horizon

Loin de moi l'idée de confirmer la thèse selon laquelle les sorties publiques du président Saputo ont un lien de cause à effet avec les succès du club. Je crois davantage au travail de longue haleine effectué par le personnel d'entraîneurs. Cependant, il faut reconnaître qu'un électrochoc occasionnel peut stimuler l'équipe de manière temporaire.

Or, je vous demande de bien me pardonner le cliché, mais le moment serait fort bien choisi pour aligner quelques victoires et regagner un ou deux échelons au classement de la conférence de l'Est. S'il n'y a pas de mauvais moment pour une série de victoires, il existe des adversaires plus abordables que d'autres, et ceux qui se profilent à l'horizon pour l'Impact sont dans cette catégorie.

En premier lieu, l'Union de Philadelphie et l'énigmatique Freddy Adu, qui vient de disputer son meilleur match de la saison dans un gain de 3-0 contre le Toronto FC, pire équipe du circuit. Après un très mauvais début de campagne, Philadelphie se classe actuellement derrière l'Impact.

En fonction de la forme d'Adu, qui est aussi imprévisible que la météo, l'Union peut être une équipe dangereuse en attaque, même si sa moyenne dépasse à peine un but par match - on parle d'un adversaire qu'il faut battre. Au-delà de son joueur désigné, Philadelphie fonde ses espoirs sur les jumeaux Farfan et sur Jack McInerney qui, malgré leur petite taille, ont tous montré de belles qualités techniques et tactiques cette saison.

En contrepartie, l'arrière-garde philadelphienne a un bon dossier, bien qu'elle paraissait loin d'être impénétrable contre Toronto. Si Di Vaio arrive à cadrer ses tirs du gauche, ça pourrait faire mal...

Par la suite, l'Impact affrontera un autre club avec lequel il n'a pas encore croisé le fer cette saison, le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. L'équipe de Jay Heaps - un autre ancien joueur à sa saison recrue comme entraîneur - surprend cette saison, mais elle reste prenable pour la troupe de Marsch, surtout au stade Saputo, où l'ambiance peut être extraordinaire lors des matchs en soirée.

Peut-être que l'Impact n'a pas conquis le coeur d'autant de partisans qu'il ne l'avait prévu. Or, la signature de Nesta et la victoire de dimanche dernier en auront certainement séduit plus d'un. Mieux vaut tard que jamais. Mais pour que la conquête se poursuive, ça ne ferait pas de mal que la remontée commence.