Depuis le début de l'année, la campagne marketing de l'Impact nous parle de «Conquête» et de «Forteresse». Aussi originaux que puissent paraître ces slogans, ce ne sont que des voeux pieux tant qu'ils demeurent couchés sur le papier.

Est-ce pour justifier ce vocabulaire martial que les joueurs ont décidé de passer de la parole aux actes? Après trois matchs à domicile cette saison, le Stade olympique a toutes les apparences d'un terrain hostile pour les équipes adverses.

En entendant l'entraîneur de Portland, John Spencer, se plaindre de la qualité de la surface de jeu après le match de samedi, j'ai eu l'impression que le monde était viré à l'envers. Pour ceux qui ne suivaient pas l'Impact avant le passage en MLS, il faut savoir que le terrain sur lequel on jouait à Portland avait la réputation d'être le pire de la ligue: vieux gazon artificiel - celui qui brûle les genoux quand on tombe - en plus de l'avant-champ de baseball. C'est à peine si on égalisait le monticule du lanceur avant les matchs de NASL.

À cela s'ajoute le fait que les Timbers étaient reconnus pour leur jeu physique et que le public se déchaînait chaque fois que la mascotte faisait entendre sa scie mécanique. Bref, on trouvait en Oregon toutes les conditions pour que l'équipe adverse ait hâte de rentrer chez elle - les mains vides, plus souvent qu'autrement.

Un avantage sur ses rivaux

Jesse Marsch ne cachait donc pas sa satisfaction après le match de samedi. Il semblait particulièrement heureux que son vis-à-vis maugrée à propos du terrain. Et ça ferait bien son affaire que la ligue entière entretienne une aversion pour le tapis vert du Stade olympique puisque l'Impact y détiendrait de facto un avantage sur ses rivaux.

Toutefois, les critiques à l'endroit du terrain sont moins du genre à plaire au président Joey Saputo, qui craint sûrement qu'une vedette comme David Beckham choisisse de prendre congé le jour de la visite du Galaxy à Montréal. Alors que les partisans montréalais attendent toujours leur propre joueur désigné, il ne manquerait plus que ceux des autres équipes de la ligue refusent de jouer dans la métropole.

Du progrès au classement

Le week-end a été bon pour l'Impact. La victoire a permis aux Montréalais d'atteindre la quatrième place du classement bien que les bleu-blanc-noir aient disputé plusieurs matchs de plus que leurs adversaires. Or, la plupart des autres résultats en ligue majeure ont joué en faveur du onze montréalais durant la fin de semaine.

On sent que l'équipe de Jesse Marsch a progressé depuis le début de la saison. Les points qu'on récolte au classement augmentent le degré d'assurance en défense et au milieu de terrain, sans oublier l'attaque qui trouve depuis quatre matchs le moyen de s'inscrire au tableau. Vu la parité qui existe dans le circuit Garber, l'Impact doit avoir l'objectif de se maintenir dans le peloton des équipes qui luttent pour une place en séries. Aux dires de plusieurs vétérans, une courte série de victoires suffit souvent pour faire la différence.

Guardiola n'est pas un lâcheur

Comme joueur, il était le cerveau qui orchestrait les attaques de la Dream Team de Johan Cruyff mettant en valeur les vedettes du club. Comme entraîneur, il a su s'effacer et donner le crédit des succès blaugrana aux joueurs. Après quatre saisons époustouflantes à la barre du Barça, Josep Guardiola mérite pleinement de prendre congé du club pour lequel il a tout donné.

Une victoire en Liga ou en Ligue des Champions n'aurait rien changé à sa décision, qui semblait prise depuis un bon moment. Il ne m'en avait pourtant pas glissé mot lors de ma visite à Barcelone en novembre!

Le plus altruiste des Blaugrana fait le choix de se reposer pour mieux se ressourcer. Si cette décision peut sembler plus personnelle à première vue, le départ de Guardiola oblige néanmoins le Barça à se réinventer pour continuer à progresser.

C'est bien le seul moyen de succéder à une «Pep Team» qui aura marqué l'histoire.