La saison des téléromans bat son plein et la nouvelle mouture de l'Impact ne donne pas sa place en matière d'intrigues et de rebondissements. À lui seul, l'épisode de la semaine comportait tant de péripéties que cette chronique risque de ne pas suffire pour en faire le portrait exhaustif. Et dire qu'on n'a pas encore joué un match...

Récapitulons, bien que les joueurs aient quitté le climat polaire de la ville pour s'entraîner une douzaine de jours au Mexique, les rumeurs incessantes au sujet d'acquisitions potentielles empêchent le public de s'engourdir.

De son côté, le président Saputo - qui dialogue dorénavant avec les partisans sur les médias sociaux - s'interroge sur la pertinence d'avoir un joueur désigné dans son club en cette première année. Le dilemme shakespearien du dirigeant est un sujet récurrent pour le club bleu-blanc-noir et certainement le meilleur moyen pour faire parler de lui quand l'équipe est loin de Montréal et de ses médias sportifs.

Des vétérans qui jouent leur avenir

Apparemment, il y a peu de choses à faire mis à part s'entraîner dans le complexe isolé où se trouve le onze montréalais. Je ne vous ferai certainement pas pleurer avec cette observation, mais sachez tout de même que la plage la plus proche est à plus de 300 kilomètres du camp de l'Impact. Cette situation aidera sans doute les joueurs à se plonger dans leur bulle et à démontrer aux entraîneurs de quelle manière ils peuvent contribuer au succès de l'équipe cette année.

C'est particulièrement le cas pour les vétérans Nevio Pizzolitto, Eddy Sebrango et Simon Gatti. Tous les trois ont été invités au volet mexicain du camp d'entraînement sans garantie d'être engagés pour la saison, ni même d'accompagner l'équipe à l'étape californienne qui suivra en février. On se doutait que leur rôle était appelé à changer avec le passage en MLS, mais il n'est pas évident de jouer à contre-emploi quand on fait partie de l'histoire du club.

Le sort du trio est entre les mains de l'équipe d'entraîneurs. Comme Simon Gatti le dit: «Il faut se concentrer sur ce que l'on contrôle» c'est-à-dire avoir un rendement constant sur le terrain. Cela dit, avec plus d'une trentaine d'années d'expérience à eux trois, personne n'est dupe. On sait très bien que l'arrivée d'un nouveau joueur, qu'il soit désigné ou issu de deuxième division colombienne, pourrait faire basculer les choses.

Il est clair que Sebrango, Gatti et Pizzolitto ont une seule idée en tête: prouver qu'ils méritent de représenter le club dans la ligue majeure. On ne pense pas au jour inévitable où il faudra se consacrer à autre chose. Déni? Entêtement? C'est possible, mais je ressens plutôt chez mes ex-coéquipiers une détermination et une force de caractère indispensables pour atteindre leur objectif.

Le cas Camara

Les tribulations ne manquent pas non plus pour Hassoun Camara. Le joueur le plus utile de la dernière saison attend toujours le feu vert des médecins avant de rejoindre ses coéquipiers sous le soleil de Guadalajara.

Les évaluations médicales requises par la MLS étant plus pointues que celles que les joueurs subissaient par le passé, Camara doit se soumettre à des électrocardiogrammes supplémentaires par mesure préventive. Bien que le club reste assez nébuleux sur la question, il semble qu'il n'y ait pas de quoi s'alarmer. L'attente semble toutefois affecter le moral du principal intéressé qui aurait souhaité pouvoir en mettre plein la vue à son nouvel entraîneur dès le début du camp.

Voilà donc le portrait actuel en attendant les prochaines complications du récit. On se croise les doigts pour un «happy ending», histoire que le feuilleton ne tourne pas au mélodrame comme l'an passé. Ni le public, ni la critique n'avaient aimé. En tout cas, l'action promet d'être au rendez-vous et ne soyez pas surpris si, dès le prochain épisode, l'entrée en scène d'un nouveau personnage vient affecter la vie des gens entourant le club...