L'action ne manque pas chez l'Impact. La semaine a été chargée en rebondissements et en annonces surprenantes: nouveau partenariat médiatique, rapatriement du gardien Greg Sutton et report des travaux au stade Saputo. Les résultats mitigés de la semaine passent presque inaperçus. Pourtant, ce qui manque le plus, ce sont les points au classement de la NASL!

Bien qu'on s'inquiète de la direction que prendra l'équipe en MLS, on déclarait cette semaine que la priorité était dorénavant de redresser la situation du club cette saison. Ce changement de cap est sans doute nécessaire pour restaurer la crédibilité de l'organisation, mais on se demande bien par quel nouveau moyen on s'y prendra pour ramener la confiance au sein d'un groupe en proie au doute.

En marge des nouvelles signatures, il demeure que la formation originale de l'Impact en 2011 était pleine de potentiel sur papier. Comment expliquer qu'on n'arrive pas à exploiter les ressources actuelles au maximum de leurs capacités?

La méthode montréalaise

On dit souvent que pour avoir du succès à Montréal, il faut savoir composer avec la pression. Les attentes du public et de la direction sont élevées et il est vrai que cela ne convient pas à tous les joueurs. Cela dit, pour qu'un athlète connaisse du succès, une somme de facteurs doit être réunie. L'environnement qu'on crée pour encadrer le joueur doit l'aider à atteindre son plein potentiel. La responsabilité est donc partagée entre l'individu et le club.

Si le rendement des joueurs n'est pas à la hauteur des attentes ou qu'il est en deçà de ce qu'il était dans un autre club, c'est en partie parce qu'on utilise encore et toujours la même méthode malgré ses limites évidentes. En gros, on place les joueurs dans une situation où ils subissent beaucoup de pression pour réussir et on n'hésite pas à les remplacer s'ils ne remplissent pas rapidement les attentes.

Les rares qui réussissent marquent habituellement l'histoire du club tandis que les nombreux qui échouent nous laissent un souvenir trop éphémère. Il y a pourtant parmi eux bien du talent qu'on a parfois la chance d'admirer au stade Saputo, mais dans un uniforme autre que celui de l'Impact.

Autour du noyau

Des équipes qui ont conquis des titres à l'Impact, on aura donc hérité une recette qui transparaît encore dans les décisions prises par la direction du club aujourd'hui. On néglige cependant que ces groupes tournaient autour d'un noyau qui s'était formé plusieurs saisons auparavant. Même avec un changement d'entraîneur (1994, 2004, 2009), le groupe conservait une chimie instaurée dans les années précédentes.

Le simple fait d'aligner des joueurs de talent ne suffit donc pas à ce que la magie opère. On pourrait tirer des leçons de l'équipe nationale argentine, qui accumule les déceptions bien qu'elle rassemble les joueurs les plus talentueux du monde. Faute d'idée directrice, une équipe s'égare alors qu'une formation plus modeste mais bien organisée arrive à lui faire la peau.

Sur le terrain, les problèmes qui affligent l'Impact sont loin d'être résolus. La circulation du ballon est plus lente qu'elle le devrait. Le positionnement des joueurs manque de rigueur et le porteur du ballon ne trouve pas de solutions. Quand on perd la balle, on éprouve toujours de la difficulté à freiner l'adversaire tandis qu'on tarde trop pour profiter du temps d'avance qu'on a sur lui à l'interception du ballon.

La pente est dure à remonter pour le groupe actuel. Quand on change le onze de base comme on brasse un paquet de cartes, il est difficile de bâtir quoi que ce soit. Chacun des problèmes cités nécessite qu'on y consacre du temps patiemment à l'entraînement, que ce soit avec les joueurs qui sont là maintenant ou avec ceux qu'on songe à amener...

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