L'élection présidentielle de la Fifa, avec Joseph Blatter seul candidat, aura bien lieu ce mercredi, la proposition de report de l'Angleterre ayant été rejetée, et Blatter a déjà proposé à l'avenir de changer le mode d'attribution de la Coupe du monde.

La proposition de l'Angleterre a été balayée par 172 votes contre 17 au congrès de la Fédération Internationale de Football (Fifa) mercredi à Zurich.

David Bernstein, président de la Fédération anglaise, avait pourtant renouvelé sa critique et sa proposition de report sur l'estrade du congrès mercredi matin: «un couronnement sans opposant, c'est comme un mandat frauduleux, je demande le report».

Mais il fut le seul président de Fédération à prendre la parole pour demander cela. Cinq autres présidents de fédérations (Haïti, Congo, Bénin, Chypre, Fidji) l'ont contredit et ont été applaudis, alors que Bernstein ne l'avait pas été.

Le vote électronique a été ensuite sans appel. Blatter, 75 ans, se dirige vers un quatrième et dernier mandat. Son élection, qui pourrait se faire par acclamation, devrait avoir lieu en début d'après midi.

Blatter a déclaré après ce vote en faveur du respect de l'agenda: «nous avons reçu des coups, moi des gifles, nous allons tirer les leçons de ces erreurs. Je suis prêt à assumer la vindicte populaire pour servir le football, je suis le capitaine, dans une période difficile de la Fifa».

L'instance du football mondial est actuellement cernée par les accusations de corruption et minée par des enquêtes internes.

«D'ou vient tout ce mal qui est fait à la Fifa, c'est la popularité de notre compétition phare, la Coupe du monde, cette attribution du 2 décembre (les Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar), a déclenché une vague d'accusations, de suggestions, de critiques», a confié Blatter.

«Est-il juste que l'attribution de la Coupe du monde revienne au comité exécutif (sorte de gouvernement de 24 membres) de la Fifa ? Je veux, dans le futur, que l'organisation de la Coupe monde soit décidée par le Congrès (les 208 membres) de la Fifa. Le comité exécutif fera des recommandations, une short-list, et le congrès décidera», a-t-il enchaîné.

L'attribution du Mondial-2022 au Qatar empoisonne actuellement la Fifa. Pas plus tard que ce mercredi matin, le président de la Fédération allemande de football (DFB) Theo Zwanziger s'est prononcé pour un réexamen de la procédure d'attribution du Mondial-2022 de football au Qatar, en raison de soupçon de corruption.

«D'après tout ce que j'ai entendu et lu -- et j'ai sciemment beaucoup lu ces derniers jours, avec une perspective étrangère, et je me suis imprégné de tout ça --, je dois partir du principe qu'il y a un degré considérable de soupçons qu'on ne peut pas tout simplement balayer», a déclaré M. Zwanziger dans une interview à la chaîne de télévision publique ZDF, en réponse à une question évoquant le Mondial attribué au Qatar.

Blatter avait déclaré lundi devant la presse qu'il n'y avait pas de preuve et donc pas de raison d'ouvrir une enquête sur l'attribution du Mondial-2002 au Qatar, en dépit d'une commission d'enquête parlementaire britannique et de révélations du Sunday Times début mai.