Le Français Michel Platini, 55 ans, seul candidat, a été réélu par acclamation président de l'UEFA pour un second mandat de quatre ans par le congrès réunissant mardi à Paris les 53 fédérations composant l'organe dirigeant du football européen.

Le vote s'est fait par acclamation. Les représentants des fédérations du vieux continent avaient le choix entre un vote classique ou la simple acclamation.

L'ancien capitaine de l'équipe de France (41 buts en 72 sélections) avait été élu pour la première fois le 26 janvier 2007, lors du précédent congrès électif à Düsseldorf (Allemagne), gagnant le scrutin face au Suédois Lennart Johansson, alors président sortant.

M. Platini avait été élu sur un score serré (27 voix contre 23, deux bulletins non valides, l'UEFA ne comptant à cette époque que 52 membres). «Ce n'était pas tendu, c'était tendu pour les autres !», a plaisanté dimanche M. Platini, interrogé par l'AFP sur son souvenir de cette bataille électorale.

Rien à voir en tout cas avec une réélection quatre ans plus tard en forme de triomphe sur ses terres, en France, dans le cadre du somptueux Grand Palais de Paris.

Traité de révolutionnaire ou de doux rêveur par ses détracteurs lors de son élection il y a quatre ans, M. Platini a tranquillement mené le jeu et ses réformes.

Aujourd'hui, le principe d'un fair-play financier a été accepté et c'est une vraie révolution qui s'est faite en douceur: un club ne pourra pas dépenser plus qu'il ne gagne sous peine, par exemple, d'exclusion de la Ligue des champions à partir de la saison 2014-15.

L'ouverture de la Ligue des champions à des petites nations, qu'il prônait il y a quatre ans, est devenue réalité, sans heurts et sans remettre en cause le formidable impact d'une compétition toujours reine sur le vieux continent et au delà.

«On souffre...»

Et alors que le G14, ce club fermé des puissants du football, s'annonçait comme un farouche adversaire, l'ancien joueur de la Juventus (Italie) a su habilement négocier. En contre-partie du dédommagement des clubs fournisseurs d'internationaux en cas de sélection, il a même obtenu la dissolution du G14 début 2008.

Tout n'a pourtant pas été sans accroc, loin de là, lors de son premier mandat.

Le football européen a connu son lot de drames, comme la mort du jeune Français Brice Taton en septembre 2009 à Belgrade en marge d'un match d'Europa League, compétition sous l'égide de l'Union européenne de football (UEFA).

«On ne peut plus permettre à certains d'aller tuer des gens, +foutre le bordel+, casser dans des villes. L'assassinat du jeune Taton, ça suffit. Ca suffit !», a-t-il confié à l'AFP dimanche, prêt à sanctionner durement --en les retirant des compétitions internationales-- les pays pas assez sévères avec leurs fauteurs de trouble.

L'attribution de l'Euro-2012 à l'Ukraine et à la Pologne, sur la base d'arrangements passés au sein de son comité exécutif contre lesquels il n'a rien pu faire, fut également un beau cadeau empoisonné.

«Ce sera très bien... mais on souffre !» a soufflé M. Platini à l'AFP dimanche, avouant que cette souffrance durerait «jusqu'à la finale» de cet Euro. Mais au moins son seconde mandat verra se refermer ce dossier éreintant.

Et après quatre nouvelles années à la tête du football européen ? Beaucoup, comme Pelé récemment, voient M. Platini futur candidat à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA).

Il faudra sans doute attendre la fin de son second mandat à l'UEFA pour en savoir plus.