La Russie organisera la Coupe du Monde de 2018, tandis que le Qatar accueillera l'événement en 2022. Le comité exécutif de la FIFA faisait connaître ses choix jeudi.

La Russie a été préférée à l'Angleterre et à des efforts conjoints Espagne-Portugal et Belgique-Pays-Bas.

La candidature russe avait demandé à la FIFA de l'aider à déterminer l'avenir de la nation, les officiels disant qu'un Mondial pourrait aider la Russie à se moderniser plus rapidement. Le dénouement a été fructueux en dépit de l'absence à Zurich du premier ministre Vladimir Poutine, longtemps considéré comme figure de proue de la campagne.

L'effort russe a profité de solides garanties de Moscou. Comme le Qatar, la Russie peut compter sur de vastes ressources naturelles qui aident le financement.

Le vice-premier ministre russe, Igor Shuvalov, avait fait appel au credo de la FIFA selon lequel le soccer a le pouvoir de changer la société.

«Nous bâtissons une nouvelle Russie, a dit Shuvalov. Nous pouvons le faire mieux et plus rapidement avec votre aide.»

Le Qatar a été choisi devant les États-Unis, l'Australie, la Corée du Sud et le Japon.

«Nous allons vers de nouvelles terres,» a dit le président de la FIFA, Sepp Blatter.

Le Qatar est le plus petit pays à accueillir le Mondial, mais ses ressources financières sont inégalées. La nation du Golfe persique invitait la FIFA à faire «un pari audacieux».

«Merci de croire au changement», a dit l'émir du Qatar, le Sheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani. Nous avons travaillé très fort depuis deux ans pour en arriver à ce point-ci. Nous célébrons aujourd'hui, mais demain le travail recommence. Nous savons qu'il y a beaucoup de travail à faire, mais nous réitérons la promesse que nous avons faite de livrer la marchandise.»

La Coupe du monde de 2022 se déroulera à Doha et aux alentours sous la chaleur du désert, mais on promet la fine pointe de la technologie pour garder les amateurs et les joueurs au frais.

Le tournoi aura lieu à un temps de l'année où le mercure dépasse souvent 48 degrés Celsius, un risque qui a été soulevé par la FIFA. Le Qatar a fait remarquer que le Mondial de 1986, au Mexique, et de 1994, aux États-Unis, avaient aussi été marqués par de lourdes chaleurs, sans que cela n'empêche ces éditions d'être de grands succès au niveau sportif.

Les responsables du Qatar se sont engagés à dépenser 50 milliards pour améliorer les infrastructures, et quatre milliards pour construire neuf stades et en rénover trois autres. Il n'y aurait pas de stade à plus d'une heure d'un autre et au terme du tournoi, des sections de plusieurs des stades seraient envoyées à des pays moins fortunés.

Souvent vue comme conservatrice, la FIFA a choisi l'audace avec la Russie et le Qatar, alors qu'on aurait pu s'assurer de succès sportifs et commerciaux en misant sur l'Angleterre et les États-Unis. Et avec des soupçons de corruption ayant mené à l'exclusion de deux membres du comité exécutif, les deux choix vont sans doute attirer leur part de controverse.