La commission de discipline de l'UEFA se penche vendredi sur les incidents provoqués par des supporteurs serbes lors du match Italie-Serbie, le 12 octobre à Gênes, l'éventail des sanctions, pour les deux pays, allant du simple blâme à l'exclusion des compétitions en cours (Euro-2012) ou à venir.

C'est surtout la Fédération serb (FeSS) qui est dans le collimateur de l'instance européenne après les jets de fumigènes sur la pelouse et sur les fans italiens, qui ont provoqué l'arrêt de la rencontre au bout de six minutes, suivis par de violents affrontements entre les supporteurs du pays visiteur et les forces de l'ordre locales (16 blessés dont deux graves).

Selon la Fédération serbe, qui a adressé un rapport de 200 pages à l'UEFA, l'inspecteur Jean-Samuel Leuba s'est déjà forgé une opinion et proposera de donner match gagné à la Nazionale 3-0 et de condamner les Serbes à évoluer à trois reprises à huis clos.

Tomislav Karadzic, le président de la FSS, le vice-président Ivan Curkovic et le secrétaire général Zoran Lakovic se sont rendus la semaine dernière à Nyon pour des entretiens avec des représentants de l'UEFA. A leur retour, ils ont refusé de révéler le moindre détail sur la teneur de ces entretiens.

Mais certains médias locaux (Politika, Sportski Zurnal et Vecernje Novosti) spéculent sur le fait que la FSS est prête à une sanction pécuniaire draconienne et à jouer dans des stades vides, à condition que le match contre l'Italie soit rejoué. La presse évoque même le 7 juin ou le 10 août comme dates possibles.

L'Italie pas à l'abri

L'article 14 du règlement disciplinaire de l'instance européenne prévoit de toutes façons un spectre assez large de sanctions (blâme, amende, matches à huis clos, suspension de terrain, exclusion de la compétition en cours ou à venir).

Mais si la Serbie, responsable des incidents, risque gros, l'Italie n'est pas non plus à l'abri d'une punition comme l'a relevé le porte-parole de l'UEFA, Rob Faulkner. Le patron de l'instance européenne Michel Platini avait lui parlé de «tolérance zéro».

La Fédération italienne (FIGC) avait ainsi essuyé les critiques du président de la Fifa, Joseph Blatter, qui avait fait un parallèle entre les efforts déployés par des pays comme l'Angleterre pour éradiquer le hooliganisme et le cas italien. «Si cela était pareil partout, nous n'aurions pas connu les problèmes survenus (...) à Gênes», avait-il déclaré le 13 octobre.

«La FIGC a fait ce qu'elle devait pour l'organisation du match, lui a répondu le président de la Fédération italienne Giancarlo Abete. Quelque chose n'a pas fonctionné entre la Fédération et la police serbes».

Si la responsabilité des hooligans serbes est criante, l'Italie aurait pu être mieux organisée. Les supporteurs serbes n'ont pas été évacués immédiatement du stade et ont attendu des heures sur le parking faute de renforts de police, arrivés tard de Turin et de Milan. Après 1h du matin, des bagarres ont ensuite éclaté, faisant 16 blessés.