La FIFA a élargi son enquête sur les présumés tentatives de corruption en vue de l'attribution de la Coupe du monde, lundi, après les affirmations d'un ancien haut dirigeant selon lesquelles deux candidats étaient disposés à monnayer leur vote.

La FIFA a indiqué qu'elle a «immédiatement demandé de recevoir toutes les évidences potentielles» du quotidien britannique Sunday Times à la suite de son reportage sur les commentaires de Michel Zen-Ruffinen, qui a occupé le poste de secrétaire général de la FIFA jusqu'en 2002.

Filmé à son insu, Zen-Ruffinen a déclaré que l'Espagne-Portugal et le Qatar avaient conclu un accord offrant à chacun sept votes parmi les 24 membres du comité exécutif qui choisiront les pays hôtes pour la Coupe du monde en décembre.

L'Espagne-Portugal souhaite accueillir l'édition 2018 et le Qatar est candidat pour 2022. Les deux ont besoin de 13 votes pour garantir une victoire selon les règlements actuels.

«Ils commencent avec sept (votes), ce qui n'était pas anticipé par les autres candidats. Et ce n'est pas qu'une rumeur, ce sont les faits», a affirmé Zen-Ruffinen aux journalistes du Sunday Times se faisant passer pour des lobbyistes favorables à l'organisation de la Coupe du monde.

La FIFA a précisé qu'elle soumettra la preuve à son comité d'éthique, qui a officiellement lancé la semaine dernière une enquête sur une présumée collusion illégale entre les pays candidats, qui n'ont toutefois pas été nommés.

Des représentants de l'Espagne-Portugal et du Qatar n'ont pas confirmé qu'ils étaient sous enquête. Le président de la fédération portugaise Gilberto Madail a rejeté ces allégations la semaine dernière.

«La FIFA a immédiatement demandé de recevoir tous les documents et les preuves potentielles du journal dans cette affaire, et elle analysera toute la documentation disponible, a révélé la FIFA dans un communiqué.

«La FIFA et le comité d'éthique se sont engagés à avoir une tolérance zéro pour toute violation au code d'éthique. La FIFA et le comité d'éthique sont déterminés à protéger l'intégrité du processus de mise à candidature pour les Coupes du monde de 2018 et 2022.»

Le comité d'éthique enquête également sur deux membres actuels et quatre anciens membres de l'exécutif après les allégations du Sunday Times selon les quelles le processus de mise en candidature a été entaché par la corruption.

Le Nigérian Amos Adamu et Reynald Temarii de Tahiti ont été filmés, semblant offrir leurs votes en échange du financement de projets liés au football.

Ils ont été provisoirement suspendus de toutes leurs fonctions après avoir comparu mercredi dernier devant le tribunal à l'éthique de la FIFA, qui a utilisé des vidéos et des transcriptions fournis par le journal.

Adamu et Temarii rateront donc la réunion de deux jours de l'exécutif de la FIFA présidé par Sepp Blatter à partir de jeudi, qui doit servir à finaliser les règles en vue du scrutin secret du 2 décembre à Zurich.

Zen-Ruffinen, qui a quitté la FIFA après avoir critiqué une mauvaise gestion financière sous le règne de Blatter, a également dit sous enregistrement que des membres votants de la FIFA pouvaient être soudoyés avec de l'argent ou des femmes.

L'avocat suisse a précisé plus tard qu'il a exagéré ses prétentions et qu'il avait seulement offert d'aider les journalistes à se mettre en contact avec les dirigeants de la FIFA.

Les quatre ex-membres du comité exécutif également suspendus à titre provisoire sont l'avocat tunisien Slim Aloulou, Amadou Diakité du Mali, Ismail Bhamjee du Botswana et Ahongalu Fusimalohi des Tonga.

La lutte pour l'obtention de la Coupe du monde de 2018 se fait entre l'Angleterre, la Russie et les offres conjointes de la Belgique-Hollande et de l'Espagne-Portugal.

Les candidatures pour 2022 proviennent des États-Unis, de l'Australie, du Japon, de la Corée du Sud et du Qatar.