L'Union européenne de football a réclamé lundi des preuves à l'officiel chypriote qui avait formulé samedi dans un quotidien allemand des accusations d'achat de voix et de corruption de membres de l'UEFA lors de l'attribution de l'Euro-2012.

«Pour l'heure, celles-ci n'ont pas été transmises à l'UEFA, ceci en dépit de demandes répétées de l'instance gouvernante du football européen», a déclaré l'UEFA dans un communiqué. «En conséquence, l'UEFA a exigé aujourd'hui, par l'intermédiaire de ses représentants légaux, de cette personne qu'elle fournisse (à l'UEFA) au plus tard mercredi 27 octobre les preuves qui pourraient confirmer ses accusations».

Spyros Marangos, trésorier de la Fédération chypriote, avait assuré au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung paru samedi que l'attribution de l'Euro-2012 avait fait l'objet d'achat de voix et de corruption de responsables de l'UEFA.

Selon Spyros Marangos, cinq responsables de l'UEFA seraient impliqués dans cette affaire où onze millions d'euros auraient changé de mains.

M. Marangos a affirmé avoir les témoignages de plusieurs personnes étayant ses accusations et assuré avoir essayé «depuis deux ans de faire parvenir, en vain, ces informations à Michel Platini», le président de l'UEFA.

«Les témoins sont prêts à déposer sous serment devant la justice», avait indiqué l'avocat de Spyros Marangos, Neoclis Neocleous.

Le quotidien allemand a assuré avoir eu accès à ces témoignages consignés par écrit et a affirmé avoir les noms des personnes mises en cause, dont l'une ayant servi d'intermédiaire pour l'achat des voix de membres du comité exécutif, a «déjà été impliquée dans une affaire de corruption en Europe de l'Est».

L'Euro-2012 a été attribué le 18 avril 2007 à l'Ukraine et à la Pologne qui avaient devancé la candidature italienne avec huit voix contre quatre.