Les touristes insouciants qui n'ont apporté que des vêtements légers dans leurs valises pour assister aux matchs de la Coupe du monde l'ont appris à leurs dépends: «Afrique» et «sud» sont des mots qui ne riment pas toujours avec chaleur.

Il fait un froid de canard en Afrique du Sud depuis quelques jours. Au coin des rues de Johannesburg, les vendeurs ambulants qui offrent aux automobilistes des tuques et des foulards aux couleurs du Mondial n'ont jamais fait d'aussi bonnes affaires.

 

Les bourrasques de vent sont glaciales. La nuit tombée, le mercure tombe au-dessous de zéro. Le nouveau train à grande vitesse reliant l'aéroport et le centre-ville, qui file d'ordinaire à 160 km/h, a ralenti hier à 60 km/h pour éviter un déraillement sur ses rails glacés.

Hiver inhabituel

Ce n'est pourtant pas une surprise: en juin, c'est le creux de l'hiver dans l'hémisphère sud. Sauf que celui-ci est particulièrement rude. Dans les régions montagneuses du Cap, en début de semaine, d'importantes chutes de neige ont forcé la fermeture de plusieurs routes. On n'avait pas vu autant de neige depuis près de deux décennies.

Deux randonneurs ont été rescapés en pleine nuit. Le mauvais temps a provoqué de nombreux accidents de la route. Le froid a même eu raison de 795 pingouins africains, une espèce menacée d'extinction.

Dans la ville du Cap, les pluies torrentielles ont provoqué des inondations dans plusieurs bidonvilles. Les rafales de vent et le froid mordant ont incité les habitants à allumer des feux pour se réchauffer. Par malheur, des incendies ont détruit des centaines de baraques, jetant à la rue des milliers de sinistrés. Des incendies ont aussi ravagé des bidonvilles dans la région de Johannesburg.

Des équipes formées pour répondre aux urgences pendant le Mondial ont été appelées à secourir ces pauvres qui ont tout perdu. Leur drame a sans doute de quoi relativiser les petits désagréments vécus par les partisans de la plus froide Coupe du monde de l'histoire.