La Croatie peut dire ouf... Les exploits de son gardien Danijel Subasic l'ont portée en quart de finale du Mondial-2018 aux dépens du Danemark (1-1, 3-2 t.a.b.).

On attendait Luka Modric en général soulevant les Croates pour marcher dans les pas de la génération de 1998, demi-finaliste du Mondial en France. C'est finalement Subasic qui a sauvé la méconnaissable équipe des Balkans qui affrontera la Russie au prochain tour.

«C'était beaucoup de stress, je n'ai jamais joué un match comme ça», a reconnu le défenseur croate Dejan Lovren, ajoutant toutefois que «si on voit tout le tournoi, on mérite de passer»

Mais où était passée la superbe équipe du premier tour qui, emmenée par ses vedettes, Modric, Mandzukic et Rakitic, avait dominé son groupe avec trois succès contre le Nigeria (2-0), l'Argentine (3-0) et l'Islande (2-1) ?

À Nijni Novgorod, le sélectionneur Zlatko Dalic avait pourtant joué la carte de la stabilité. Pourquoi en effet changer une équipe qui avait tant impressionné depuis le début de la compétition?

«On a bien joué mais cela n'aura eu aucun sens si l'on ne reproduit pas cela» contre le Danemark avait lancé Dalic, connaissant trop bien l'histoire sportive récente de son pays. Brillante également lors du premier tour de l'Euro-2016, les «Vatreni» s'étaient écroulés dès les huitièmes de finale. Ils sont cette fois passés, mais par la petite porte.

Menés après à peine une minute de jeu, ils se sont repris immédiatement pour le doublé le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde en 3 minutes et 37 secondes.

57 secondes

Les Danois ont ainsi ouvert le score sur une touche longue de Knudsen, prolongée par un tir de Mathias Jörgensen dévié dans son but par Subasic. Ouverture du score pour le Danemark au bout de 57 secondes de jeu !

À peine le temps de se dire que la Croatie prenait le chemin de l'Euro-2016, que Mandzukic égalisait. Suite à un débordement de Rebic, un dégagement danois venait frapper Christensen en pleine tête. L'attaquant du Bayern Munich en profitait pour fusiller Schmeichel et égaliser.

La suite ne fut évidemment pas du même tonneau que ces quatre premières minutes de folie.

Certes, la Croatie a tenu le ballon, patiemment, face au bloc danois, mais sans en faire grand-chose.

À vrai dire, c'est même le petit génie scandinave Christian Eriksen qui a tiré son épingle du jeu, remportant pour un temps son duel avec Modric.

Modric rate la première balle de match

«Quand on aura pris le temps de digérer ce match, on se rendra compte qu'on a vraiment mieux joué que la Croatie, en particulier en deuxième période, a jugé Schmeichel.

Les «Vatreni» calaient, s'en remettant aux frappes de loin de Rakitic (29, 45), qui ne trompaient pas Schmeichel.

Endormis par le rythme danois, les Croates n'ont jamais trouvé d'espace dans la défense compacte des Scandinaves.

Les Croates ont bien tenté d'accélérer en fin de match, sous l'impulsion de Modric et des remplaçants Pivaric et Kovacic. En vain.

Durant la prolongation, le Danemark se faisait plus dangereux, enchaînant les bons mouvements ou les tentatives de loin par Schöne (99) ou Sisto, tout juste entré en jeu (107), mais sans marquer. «On aurait dû finir le travail» durant les trentes minutes supplémentaires, a regretté Schmeichel.

Ce match sans relief se dirigeait tranquillement vers la séance des tirs au but lorsque Modric trouva la faille; une passe dans l'axe à destination de Rebic, qui éliminait Schmeichel. Le but vide s'offrait à lui, jusqu'au retour «faucheuse» de Jörgensen.

Penalty logique. La qualification semblait s'offrir directement aux Croates, mais Modric tirait sur le gardien danois (116) et envoyait tout le monde à la séance de tirs au but!

Une séance pleine de rebondissements, au cours de laquelle les Danois butèrent à trois reprises sur Subasic, offrant à Rakitic l'occasion de porter son pays en quart de finale. Ouf !