L'Uruguay rencontrera la France en quart de finale du Mondial 2018, après avoir sorti en 8e de finale le Portugal (2-1) de Cristiano Ronaldo, champion d'Europe en titre, samedi à Sotchi.

Après Messi, Cristiano Ronaldo succombe aussi! Dans un samedi fatal aux stars, l'attaquant du Portugal n'a pu empêcher l'élimination des champions d'Europe en huitièmes du Mondial-2018 devant l'Uruguay d'Edinson Cavani (2-1), auteur d'un doublé synonyme de quart contre la France... avant de sortir blessé.

En l'espace d'une soirée, les cinq Ballons d'Or de Lionel Messi et les cinq autres de Ronaldo sont repartis à la maison. Avec justice: sans inspiration malgré une égalisation de Pepe (55e), les Portugais ne méritaient sans doute pas mieux, étouffés à Sotchi par la défense de fer de la Celeste et écoeurés par les contres assassins de Luis Suarez et de Cavani (7e, 62e).

«C'est un jour spécial et il faut savourer», a réagi «Edi» Cavani après le match. «Mes buts, ce sont de belles choses qui resteront, cela met de la joie dans les yeux de tes équipiers. C'est la plus belle chose que tu gardes», a ajouté l'attaquant du Paris SG, avant de féliciter les Bleus pour leur qualification et leurs futures retrouvailles.

Comme un basculement de génération... Le jour où le Français Kylian Mbappé (19 ans) a crevé l'écran en éliminant l'Argentine (4-3), les trentenaires CR7 et Messi ont perdu à la fois leurs rêves de titre planétaire et beaucoup d'arguments en vue d'un éventuel sixième Ballon d'Or l'hiver prochain.

Voilà donc les champions d'Europe portugais renvoyés chez eux, après les vice-champions du monde argentins, après les champions du monde allemands. Et voilà l'Uruguay en quarts du Mondial, avec l'insolente jeunesse française sur la route du vieux et madré sélectionneur Oscar Tabarez vendredi à Nijni Novgorod (10h HNE).

Tabarez (71 ans) avait prévenu vendredi que gagner un match ennuyeux ne l'ennuyait guère. Son équipe a été impressionnante défensivement, mis à part un mauvais marquage sur le but de la tête de Pepe. Et cela promet un sacré casse-tête offensif pour le sélectionneur français Didier Deschamps.

Barbelés

En début de Mondial, Ronaldo avait fait du stade olympique de Sotchi son jardin avec un triplé contre l'Espagne (3-3). Mais cette fois, la pelouse semblait hérissée de ronces, d'épines et de barbelés pour CR7.

Pour prendre l'avantage, la Celeste a profité d'un improbable une-deux Suarez-Cavani à cinquante mètres de distance, avec le Matador du PSG à la finition en reprenant le ballon du visage après une course effrénée (7e)

Puis, après l'égalisation portugaise, Rodrigo Bentancur a mené un contre, Luis Suarez a laissé filer le ballon et Cavani, ouvrant bien son pied, a trouvé le petit filet opposé (62e) pour son 3e but dans ce Mondial.

Aussitôt après ces deux coups de poignard, l'Uruguay a resserré ses lignes, repoussé les ballons aériens et montré un engagement de tous les instants. De quoi décourager petit à petit les Portugais, maîtres du ballon sans en faire grand-chose.

Fin de match frustrante

Ronaldo a eu quelques tentatives (6e, 13e, 32e) sans parvenir à trouver une bonne position de frappe. D'ailleurs, statistique rare, l'attaquant du Real Madrid n'a touché aucun ballon dans la surface adverse en première période!

Et dans une fin de match frustrante, il a écopé d'un carton jaune pour protestation qui l'aurait de toute façon privé d'un éventuel quart.

Au final, le plus beau geste du quintuple Ballon d'Or aura été de raccompagner vers le bord du terrain Cavani qui boitait, victime d'une blessure au mollet gauche (74e) qui entretient la chance proverbiale de Deschamps...

Sera-t-il là en quarts face aux Bleus ? «J'espère que oui, on va mettre toute l'envie possible pour continuer avec toute l'équipe et être sur le terrain», a répondu l'avant-centre uruguayen.

Pour Ronaldo, regard noir au coup de sifflet final, c'est un nouvel échec en Coupe du monde (demi-finaliste en 2006, huitième de finaliste en 2010, éliminé au premier tour en 2014).

Et à 33 ans, difficile de l'imaginer être sacré dans quatre ans au Qatar, même si l'insatiable Portugais assure vouloir jouer jusqu'à ses 40 ans. «Ce n'est pas le moment du parler de l'avenir», a-t-il tranché samedi.

Son sélectionneur, lui, s'est montré optimiste: «Je suis convaincu que Cristiano a encore beaucoup à donner au football. En septembre une nouvelle compétition débute, la Ligue des nations de l'UEFA, et j'espère qu'il sera avec nous», a dit Fernando Santos.

Samedi soir, néanmoins, Cristiano Ronaldo faisait son âge.

Cavani blessé

L'attaquant uruguayen Edinson Cavani a expliqué avoir «ressenti un pincement» au mollet gauche lors de ce 8e de finale du Mondial-2018 samedi à Sotchi, un coup dur pour la Celeste avant le quart contre la France.

Le joueur du PSG a quitté le terrain en boitillant à la 74e minute, soutenu par son adversaire du jour, Cristiano Ronaldo, capitaine du Portugal.

«J'ai une douleur, j'ai ressenti un pincement pendant une action et je n'ai pas pu continuer», a déclaré Cavani à la fin du match.

«J'espère que oui (participer au quart contre la France, NDLR), on va mettre toute l'envie possible pour continuer avec toute l'équipe et être sur le terrain», a ajouté l'attaquant du PSG.

Son sélectionneur Oscar Tabarez a expliqué juste après la rencontre n'avoir pas d'informations précises à communiquer.

«Nous sommes seulement inquiets mais nous ne pouvons pas dire à quel point cette blessure est sérieuse», a dit le technicien lors de la conférence de presse d'après-match.

«Le temps de récupération entre deux matches est réduit», a souligné «El maestro» Tabarez, notant qu'il n'avait pas de nouvelles «précises» de son joueur.

Vainqueur du Portugal 2-1, l'Uruguay affrontera la France en quart de finale vendredi à Nijni Novgorod et l'éventuelle absence de Cavani serait très préjudiciable à la Celeste.

«Nous espérons tous, nous croisons les doigts pour qu'il se rétablisse le plus tôt possible. Cela fait longtemps qu'Edi montre combien il est important pour la sélection», a réagi Luis Suarez, son compère de l'attaque uruguayenne.

AFP

Edinson Cavani a inscrit un doublé pour l'Uruguay.