Louis van Gaal, le sélectionneur des Pays-Bas, a instauré «un véritable esprit de famille», atout du groupe néerlandais au Mondial brésilien, encore renforcé par la présence des proches des joueurs à Rio.

À 48 heures d'une demi-finale forcément stressante face à l'Argentine, les joueurs néerlandais parviennent donc à se détendre grâce au climat instauré par leur entraîneur, pourtant réputé austère et strict.

La scène se répète avant chaque match. Dès sa montée sur le terrain pour la séance d'échauffement, Arjen Robben se tourne vers les tribunes et cherche du regard son épouse et son fils Luka, cinq ans.

Une fois repérés, il leur souffle un baiser, se frappe la poitrine avec le poing puis la pointe du doigt comme pour dire «je joue pour vous!».

Robin van Persie et Dirk Kuyt n'agissent pas autrement.

Et une fois le match terminé, après le traditionnel tour d'honneur, les papas de la sélection néerlandaise s'en vont étreindre leurs proches, prendre leurs enfants dans les bras. Ces images sympathiques ont fait le tour des télévisions.

Chez les Oranje, on vit la Coupe du monde en famille, et le groupe de 23 joueurs semble uni par une vraie joie de vivre ensemble.

Ipanema et tourisme

Les lendemains de match, Van Gaal autorise les familles à assister aux entraînements. À la fin de ceux-ci, les enfants des joueurs montent sur le terrain et tapent le ballon avec les paternels. Et Van Persie y prend beaucoup de plaisir, comme l'ont montré des images avec sa fille.

C'est très relax chez les Oranje. «C'est très rafraichissant de pouvoir se retrouver en famille avec femmes et enfants les lendemains de match», expliquait Kuyt en conférence de presse.

Et lors des trois jours de congé offerts par Van Gaal à ses ouailles durant ce Mondial, tous ont profité de la plage d'Ipanema ou des sites touristiques de Rio pour décompresser. L'ambiance au sein même du groupe s'en ressent.

«Par rapport à l'atmosphère de l'Euro 2012, c'est le jour et la nuit. J'ai l'impression de revivre le Mondial 2010, où, là aussi, l'ambiance au sein du groupe était très bonne», explique Wesley Sneijder dans les médias néerlandais.

Van Gaal se félicite aussi de cet état d'esprit, qui est selon lui «pour beaucoup» dans les performances de son équipe. Le sélectionneur loue en outre «le sens des responsabilités» de ses hommes.

Trois finales perdues

«Notre stage au Portugal fut merveilleux et a permis de former un groupe soudé», apprécie le futur entraîneur de Manchester United.

«C'est la première fois que nous passions du temps ensemble en tant que groupe. Je n'ai jamais dû intervenir ou les contrôler pour quoi que ce soit», racontait samedi soir le sélectionneur, après la victoire aux tirs au but face au Costa Rica.

«C'est peut-être, à ce niveau, le meilleur groupe de joueurs que j'ai jamais entraîné. Ils savent exactement quand ils doivent prendre leurs responsabilités», avait-il encore dit.

Il y a donc une vraie complicité à l'intérieur du groupe, ce qui a régulièrement manqué par le passé. Les grands tournois ont de fait souvent été marqués par des querelles au sein du vestiaire Oranje.

Samedi soir, après avoir été remplacé par Tim Krul pour la séance de tirs au but, le gardien Jasper Cillessen a eu un mouvement d'humeur, tirant dans une bouteille d'eau.

Un geste de frustration qui ne l'empêcha pas ensuite d'être le premier à féliciter son remplaçant, ravalant son orgueil et sa frustration. Le groupe d'abord.

Cette ambiance pourra peut-être aider les Néerlandais à remporter un premier titre mondial après les finales perdues de 1974, 1978 et 2010.