Comme si cette Coupe du monde n'était pas assez belle et pas assez folle, voilà que la Belgique et les États-Unis ont disputé un autre match mémorable, mardi à Salvador. Dans cette victoire des Diables rouges (2 à 1), il y a eu un peu de tout: un gardien en état de grâce, beaucoup de rythme, une tonne d'occasions et, finalement, une prolongation haletante.

Après ce genre de match, on regrette carrément que la nature du Mondial soit de désigner un vainqueur et de renvoyer le vaincu à la maison. Or, à 19h31, heure locale, ce sont les Belges qui ont sauté dans les airs et les Américains qui, pour la plupart, se sont allongés sur la pelouse de l'Arena Fonte Nova.

«On a vu une Belgique conquérante, qui va de l'avant avec un dispositif fait avec beaucoup de mouvements. C'est une victoire méritée, a jugé le sélectionneur belge, Marc Wilmots. 

«C'est dur pour nous d'avoir perdu un match de 120 minutes en donnant tout pour nos partisans. C'était dramatique. C'était un match qui est allé au bout et je suis très fier car c'était une bataille énorme», a renchéri son homologue américain, Jürgen Klinsmann.

Les trois buts du match ont été inscrits en prolongation. Kevin de Bruyne et Romelu Lukaku ont trompé Tim Howard, lors des 15 premières minutes, avant que le jeune Julian Green ne  relance le suspense d'une magnifique volée. Et pourtant le personnage central de la rencontre ne se trouve pas parmi ce trio de buteurs.

Cela devient une tendance dans ces huitièmes de finale où les prolongations sont devenus la norme plutôt que l'exception: les gardiens vaincus collectionnent les titres de joueur du match. Après Guillermo Ochoa et Rais M'Bohli, Howard a fait son show sur la scène de Salvador. Il a longtemps maintenu le navire américain à flot contre une Belgique, archi-dominatrice, avant de céder en prolongation. Durant les 90 minutes, le gardien d'Everton a tout repoussé, tout coupé: des centres, des têtes, des tirs lointains... Au total, il a effectué 15 arrêts, établissant un nouveau record à ce chapitre en Coupe du monde. «Parfois, c'est difficile de prendre la mesure de ce qui se passe car il s'agit de Tim Howard. C'est quelque chose que l'on attend naturellement de lui, a indiqué Matt Besler. Il est l'un des meilleurs au monde et c'est rassurant pour un défenseur de savoir qu'il y a un gars comme ça, en arrière.»

Si la Belgique, qui croisera maintenant l'Argentine, a disputé son match le plus abouti de son tournoi, un gardien, dans cet état, peut parfois faire dérailler le meilleur des plans. «Normalement quand tu domines et que tu rates tout, tu ne passes pas, a théorisé Wilmots. C'est souvent comme ça, c'est la vie. J'ai eu un peu peur.»

Changements efficaces

Marc Wilmots n'a pas rompu avec sa tradition des changements payants. Cette fois, c'est Lukaku, vertement critiqué depuis trois semaines, qui a débloqué la situation. Il a d'abord effectué la passe décisive à De Bruyne avant de doubler la mise. «Je lui avais dit: «en 8e c'est toi qui vas mettre dedans». J'ai toujours eu confiance. Il a bien remplacé Divock Origi qui lui faisait un grand match, mais qui venait de buter quatre fois sur un grand Howard», a révélé Wilmots

À ce petit jeu, Jürgen Klinsmann n'a pas été si mal. Green a ouvert son compteur de but dès sa première apparition au Mondial. DeAndre Yedlin, entré à la place de Fabian Johnson, blessé, a également livré une excellente prestation offensive et défensive. Comme les jeunes belges, eux aussi ont de beaux jours devant lui.