La FIFA a suspendu l'Uruguayen Luis Suarez de toutes activités liées au soccer pour quatre mois pour avoir mordu un adversaire à la Coupe du monde, l'empêchant ainsi de terminer le tournoi en plus de lui faire rater le début de la prochaine saison de la Premier League anglaise.

Il est également suspendu pour les neuf prochains matchs internationaux de l'Uruguay, ce qui l'empêchera de prendre part à la Copa America de l'an prochain. Finalement, l'attaquant de Liverpool a écopé d'une amende de 100 000 francs suisses, soit près de 120 000 $ CAN.

La Fédération de soccer de l'Uruguay a déclaré qu'elle compte en appeler de ces sanctions avant son match de huitièmes de finale contre la Colombie, samedi, à Rio de Janeiro.

Suarez a mordu le défenseur italien Giorgio Chiellini dans la victoire de 1-0 de l'Uruguay en phase de groupes, mais n'avait pas été sanctionné sur le jeu puisque l'arbitre n'avait pas vu l'incident.

«Un tel comportement ne peut être toléré sur aucun terrain et plus particulièrement à la Coupe du monde, quand les yeux de millions de personnes sont tournés vers les étoiles du soccer», a déclaré par communiqué Claudio Sulser, le président du comité de discipline de la FIFA.

Le président de la fédération uruguayenne, Wilmar Valdez, trouve qu'il s'agit de sévères sanctions.

«C'est comme si on venait d'éliminer l'Uruguay de la Coupe du monde», a-t-il dit de Rio.

C'est la troisième fois que Suarez est suspendu pour avoir mordu un adversaire. Il avait commis des gestes semblables avec l'Ajax d'Amsterdam et Liverpool. Pour cette dernière offense, alors qu'il avait mordu le défenseur de Chelsea Branislav Ivanovic à la fin du calendrier 2012-13, il avait été suspendu pour 10 matchs.

«Souhaitons qu'il réalisera maintenant que ce type de comportement ne peut être toléré en aucune circonstance», a indiqué le vice-président de la FIFA Jim Boyce.

En Uruguay, même les partisans qui ont admis que le geste de Suarez est «stupide» ne sont pas d'accord avec cette décision.

«L'Uruguay est un petit pays qui a éliminé deux grandes nations comme l'Italie et l'Angleterre et ce n'est pas dans l'intérêt de la FIFA que son parcours se poursuive», a lancé Juan Jose Monzillo à Montevideo.

Les sanctions de la FIFA prennent effet immédiatement. En le suspendant de toutes activités liées au soccer, la FIFA l'empêche également d'entrer dans les stades de la Coupe du monde. Il ne pourra pas non plus s'entraîner avec Liverpool avant le mois d'octobre, soit après les quatre mois de suspension.

«Il ne peut pas être activement impliqué au sein d'un club», a précisé la porte-parole de la FIFA, Delia Fischer.

Suarez et la Fédération uruguayenne de soccer peuvent en appeler de ces sanctions, mais le club de Liverpool ne peut pas être impliqué dans ce processus d'appel, a ajouté Fischer.

Pendant cette suspension de quatre mois, Liverpool disputera ses trois premiers matchs de la phase de groupes de la Ligue des champions, alors que le club aux cinq titres européens en sera à sa première participation en cinq ans au prestigieux tournoi. Suarez ratera également les neuf premiers matchs de la Premier League. Fischer a précisé que Suarez pourrait toujours être transféré à un autre club pendant sa suspension, mais qu'il devrait tout de même la purger en entier.

L'équipementier Adidas, l'un des commanditaires de Suarez et de la Coupe du monde, s'est dit en accord avec cette décision. La companie a précisé qu'elle n'utilisera plus Suarez dans ses publicités pendant le Mondial, mais qu'elle ne romprait pas immédiatement ses liens avec lui.

«Nous allons de nouveau lui rappeler les standards élevés que nous avons à l'endroit de nos joueurs», a toutefois indiqué Adidas par communiqué.

Tout appel doit d'abord passer par le comité d'appel de la FIFA. S'il est rejeté, Suarez et l'Uruguay pourront porter leur cause devant le Tribunal arbitral du sport à Lausanne, en Suisse.

Au TAS, Suarez pourrait d'abord demander que les sanctions soient gelées pendant le processus d'appel, ce qui pourrait lui permettre d'effectuer un retour hâtif avec Liverpool.

Par communiqué, le président de Liverpool, Ian Ayre, a indiqué que le club «attendra d'avoir eu le temps de réviser la rapport du comité de discipline de la FIFA avant de commenter plus à fond».