Angle Saint-Laurent et Saint-Zotique, dans la Petite Italie, hier après-midi. On entend bel et bien des voitures klaxonner. Mais plutôt que les habituelles bandes vert, blanc et rouge de l'Italie, c'est le bleu, blanc et rouge du Costa Rica qui est agité dans les voitures.

«Faites juste attention de ne pas vous pogner avec les gens!», lance un policier en voiture à un automobiliste coincé dans la circulation, qui klaxonnait pour le Costa Rica.

Le gain de 1-0 de l'Uruguay sur l'Italie, hier, à la Coupe du monde, a fait bien des heureux dans la communauté latino-américaine de Montréal. De ce groupe dit «de la mort», qui comptait aussi l'Angleterre, ce sont les Uruguayens et les Costaricains qui ont survécu et qui accèdent aux huitièmes de finale.

Coin Saint-Hubert et Faillon, la communauté de l'Uruguay est encore bruyante une heure après la fin du match. «L'équipe de l'Uruguay est reconnue pour ne jamais lâcher, pour ne pas avoir peur, peu importe l'adversaire», explique Carlos.

Quelques rues plus au sud-ouest, la grisaille, les averses et la défaite gâchent la fête dans la Petite Italie. C'est que la Squadra Azzurra est éliminée au tour préliminaire pour un deuxième Mondial de suite.

«On va quand même continuer à suivre le tournoi, dit Carmen, attablé chez Corneli. On reste des amateurs de sport!»

Des amateurs comme Carmen, les commerces du coin en auront bien besoin. Au Cafe Epoca, le propriétaire, Paolo, travaille à la hâte pour remettre son restaurant en ordre après le départ des gens. «Quand l'Italie joue, les ventes sont six à sept fois plus élevées que lors d'un midi normal», explique-t-il.

Dans son cas, ce sont quatre possibles matchs de la phase éliminatoire - et quatre midis payants - qui s'envolent en fumée. Prochain rendez-vous à l'Euro dans deux ans.

Photo Robert Skinner, La Presse

Les partisans de l'Italie, à la fin du match contre l'Uruguay.