La Grèce a arraché mardi à Fortaleza sa qualification pour les 8e de finale du Mondial grâce à un penalty transformé dans les dernières secondes par Samaras face à une Côte d'Ivoire trop faible pour enfin franchir l'obstacle des poules. Dans la foulée, le sélectionneur des Éléphants Sabri Lamouchi a démissionné.

Fidèle à sa grande tradition minimaliste, la Grèce jouera donc les 8e de finale, dimanche à Recife face au Costa Rica, avec un bilan de deux buts marqués et trois encaissés.

Le fait que le match ait basculé en fin de temps additionnel sur un penalty maladroitement concédé par Sio est cruel pour la Côte d'Ivoire, mais les Éléphants ont encore étalé beaucoup trop de lacunes pour espérer passer.

«Ils ont tous envie de rentrer dans l'histoire», avait expliqué lundi le sélectionneur des Ivoiriens Sabri Lamouchi. Ils n'y sont pas parvenus et rejoignent leurs devanciers de 2006 et 2010, qui avaient au moins l'excuse de «groupes de la mort» autrement plus compliqués que cette poule C dont les Grecs terminent deuxièmes derrière la Colombie.

Deux fois sauvés par la barre transversale et en panne totale d'imagination, les Éléphants ont en effet été en difficulté toute la partie.

Menés, ils étaient pourtant parvenus à revenir au score à la 74e minute sur un but de Bony, bien servi par Gervinho, qui leur ouvrait alors la porte des 8e de finale.

L'attaquant de Swansea était cette fois remplaçant puisque Lamouchi avait choisi de lancer Drogba dès le coup d'envoi. Acclamé par le public de Fortaleza, l'ancien de Marseille et de Chelsea n'a malheureusement rien apporté.

Auparavant, la première période avait été absolument indigne du superbe stade qu'est le Castelao et les 45 premières minutes se sont jouées avec une absence totale de rythme.

Plusieurs longues interruptions liées à des bobos divers côté grec n'ont rien arrangé, le sélectionneur Fernando Santos devant remplacer son milieu Kone et son gardien Karnezis avant même la 25e minute.

Dur pour Aurier et Gervinho 

Jusqu'à la toute fin de cette première période, les Grecs n'attaquaient pas et les Ivoiriens n'avaient pas l'air de trop savoir quoi faire de ce match nul qui les qualifiait presque à coup sûr.

Une première frappe sur la barre signée Holebas (33) aurait dû réveiller les Éléphants assoupis mais elle n'a pas suffi et la Côte d'Ivoire a été punie de son apathie.

Après Dié contre la Colombie, c'est Tioté qui se rendait coupable d'une horrible perte de balle plein axe à 35 mètres de son but. Au bout de l'action, le remplaçant Samaris trompait Barry (42).

La Côte d'Ivoire elle n'a rien fait de bon, en dehors d'une action à deux Drogba-Gervinho (9) et d'un rush façon bulldozer d'un Yaya Touré encore bien loin de son meilleur niveau (43).

La deuxième période a aussi été pénible pour les Ivoiriens avec un nouveau tir grec sur la barre signé Karagounis (68) et des occasions de Lazaros (53) ou Salpingidis (58).

La Côte d'Ivoire, endeuillée la semaine dernière par la mort du frère des deux Touré, finit donc ce Mondial à terre, comme la moitié de son équipe après le coup de sifflet de l'arbitre sur le penalty. La génération Drogba aura donc été de désillusion en désillusion entre Coupes d'Afrique et Coupes du Monde.

Sabri Lamouchi risque lui de vivre des prochaines heures agitées. De ce naufrage, on sauvera quand même Aurier, encore à peu près irréprochable, et Gervinho, formidable agitateur offensif.

La Grèce poursuit elle son parcours de mal-aimée. On dirait que le costume lui convient.