«Neymar! Neymar!» ont scandé les 69 000 partisans du stade Mané Garrincha de Brasilia pour remercier leur idole, auteur d'une performance exceptionnelle face au Cameroun (4-1) qui permet à la Seleçao de terminer première du groupe A et de retrouver le Chili en 8e.

Le Brésil devance le Mexique, vainqueur de la Croatie (3-1), à la différence de buts (5 contre 3). La Seleçao a ainsi évité les vice-champions du monde, les Pays-Bas, devenus un des grands favoris de la compétition, et qui les avaient éliminés du Mondial-2010.

Mais, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari sait qu'il doit une fière chandelle à sa star Neymar. Car la victoire sans appel a été plus longue à se dessiner que le score ne l'indique.

Neymar est au sommet de sa forme et de son art. Et, ceux qui critiquent les prestations européennes du jeune joueur du Barça sont obligés de reconnaitre qu'il s'agit plus que d'un phénomène de mode. À 22 ans, il porte le Brésil sur ses épaules. Dimanche, dans la capitale brésilienne aux lignes parfaites construite par Oscar Niemeyer, c'est lui qui a tracé la victoire.

À la 17e, il a profité d'un excellent travail de Luiz Gustavo, à la fois récupérateur de ballon et passeur, pour tromper Itandje d'un plat du pied assassin avec une facilité déconcertante. Et, c'est encore lui qui à la 35e, alors que le Brésil était en plein doute, a hérité d'un ballon de Marcelo pour aller tromper Itandje d'un tir croisé du droit.

Ambidextre, Neymar, qui avait marqué du gauche le premier but contre la Croatie, est le meilleur buteur du Mondial avec ses deux doublés.

On en oublie presque les roulettes, les ailes de pigeon, les coups francs brossés, les talonnades, une reprise de volée (15e) et des tentatives de dribble sortis de nulle part... Un festival salué par le titre de meilleur joueur du match. Scolari l'a ménagé en le sortant à 20 minutes du coup de sifflet final.

Libérés en seconde, ses coéquipiers ont pu briller et Fred, qui avait disparu des radars depuis le début du Mondial, s'est enfin distingué. Après un premier tir à la 47e, il a conclu, en position de hors-jeu, un centre de David Luiz, après une belle action de Fernandinho.

Banc brésilien performant

Décédé en 2012, Niemeyer, qui était un grand partisan de Fluminense, aurait certainement apprécié que Fred, qui joue dans le club carioca, se réveille enfin dans la capitale brésilienne.

Le 4e but du Brésil est l'oeuvre de Fernandinho entré à la pause à la place de Paulinho, une nouvelle fois décevant et dont la place de titulaire est en péril.

Le joueur de Manchester City a en effet été un des grands hommes du match en seconde période.

Mais, il ne faut pas oublier que le Brésil a beaucoup souffert en première période face à des Camerounais voulant laver leur honneur après deux défaites lors des deux premiers matches, une bagarre entre coéquipiers (Ekotto-Moukandjo) en pleine rencontre, une grève pour des primes...

Le sélectionneur Volker Finke, qui était toujours privé d'Eto'o, touché à un genou, avait d'ailleurs remanié son équipe, faisant enfin confiance à des latéraux de métier Bedimo (à gauche) et Nyom (à droite). Bien vu, car les flancs sont effectivement le talon d'Achille de la seleçao.

C'est sur une action de Nyom, exceptionnellement sur la droite que le Cameroun a égalisé à 1-1 par Matip et fait peur aux Brésiliens. Luiz Felipe Scolari n'a pas dû apprécier. Les deux buts encaissés par le Brésil lors du tournoi sont venus de centres de la droite de la défense brésilienne... Dani Alves et Hulk, remplacés en seconde période, ont dû avoir les oreilles qui sifflent.

Toujours est-il que Les Camerounais rentrent une nouvelle fois à la maison après une campagne mondialistique décevante. Quant au Brésil, il continue à progresser, sa deuxième période ayant été bien plus satisfaisante que sa première. Et ce match plus accompli, que les deux précédents avec un banc (Fernandinho, Ramires) qui semble parfois plus performant que les titulaires (Paulinho, Hulk).

Scolari insistait dimanche sur le fait que son équipe «monte en puissance». Elle a encore des progrès à faire mais avec son lutin, Neymar, tout est possible.