Que ce soit en club ou avec la sélection, Marco Di Vaio a côtoyé plusieurs joueurs italiens qui affronteront le Costa Rica, cet après-midi, dans le cadre de leur deuxième match du tournoi. Pour La Presse, l'attaquant italien de l'Impact a décortiqué les caractéristiques de la colonne vertébrale de la «Nazionale».

Gianluigi Buffon

Entre des douleurs à un ménisque et au dos, Gianluigi Buffon a connu son lot de problèmes physiques par le passé. On se souvient notamment du Mondial 2010 qu'il avait quitté après une petite mi-temps, foudroyé par une hernie discale. Malgré le creux qui a suivi, Buffon est revenu à son meilleur niveau au sein d'une Juventus de Turin qui règne sans partage sur la scène de la Serie A.

«Ça ne me surprend pas qu'il soit toujours là, juge Di Vaio, coéquipier pendant quatre ans à Turin. Je connais la personne, le joueur, et je sais que c'est un grand professionnel. Ce n'est pas un capitaine qui parle beaucoup, mais il est très direct. C'est important.»

Après un souci à la cheville l'ayant empêché de disputer le premier match - Salvatore Sirigu a effectué un bon intérim -, il devrait être de retour contre le Costa Rica.

Pas de «BBC»

Si le Real Madrid possède la version offensive de la BBC (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo), l'Italie peut miser sur la version défensive de la Juventus: Bonucci, Barzagli et Chiellini.

«Avec Buffon derrière eux, c'est la meilleure défense d'Italie, rappelle Di Vaio. Pour moi, c'est la base de la défense à laquelle on peut ajouter d'autres nouveaux joueurs. Ça fait plusieurs saisons qu'ils jouent ensemble et qu'ils gagnent tout.»

Si l'on a notamment aperçu les trois hommes ensemble lors du dernier Euro, la situation est un peu différente cette année. Lors du premier match, Giorgio Chiellini a occupé le côté gauche, à la place de Mattia De Sciglio. En défense centrale, c'était plutôt Gabriel Paletta, par ailleurs décevant, qui côtoyait Andrea Barzagli, incertain face au Costa Rica.

Cet après-midi, Chiellini devrait retrouver l'axe, mais cette fois, aux côtés de Leonardo Bonucci. Malgré un premier bon match, Matteo Darmian changerait alors de côté pour se retrouver à gauche. Peu importe les choix, l'Italie devra mieux gérer les accélérations et mieux cadrer les attaquants adverses, dont Joel Campbell. Contre l'Angleterre, elle avait concédé 18 tirs.

Andrea Pirlo

Âgé de 35 ans, Andrea Pirlo a annoncé qu'il arrêtera sa carrière internationale après cette Coupe du monde. Malgré le poids des années, il n'a rien perdu de son influence en milieu de terrain. Il joue certes un peu moins avec la Juventus, mais il est toujours en mesure de diriger le jeu, d'effectuer la bonne passe - ou la bonne feinte - et de sortir quelques bijoux sur coup-franc. À quelques centimètres près, il en marquait un, splendide, contre l'Angleterre.

«C'est un grand joueur, tout part par lui au milieu, résume Di Vaio avant d'élargir la conversation. L'Italie a beaucoup de joueurs qui peuvent faire la différence en milieu comme Daniele (De Rossi), Claudio (Marchisio) ou (Antonio) Candreva. Ce secteur est notre grande force.»

Le jeune Marco Verratti, héritier tout désigné de Pirlo, est titulaire depuis les matchs de préparation.

Mario Balotelli et les autres

Contre l'Angleterre, Mario Balotelli a évolué seul en pointe dans un 4-1-4-1. Avec lui, les coups de génie ne sont jamais loin des coups de sang.

«Il n'a pas eu une très bonne saison et il veut bien figurer dans cette Coupe du monde, estime Di Vaio. Il veut être plus concentré, surtout que tout le monde te regarde avec la sélection et la pression est plus grande. Selon moi, il n'a jamais mis la sélection en difficulté.»

Outre Balotelli, l'Italie peut s'appuyer sur des joueurs offensifs ayant des profils bien différents. S'il n'est pas entré, samedi, Antonio Cassano est ainsi une option pour évoluer en appui.

«Les deux ont déjà dit qu'ils aimaient être ensemble, indique Di Vaio. Mais il ne faut pas oublier Ciro Immobile, avec sa vitesse, ou Alessio Cerci.» Immobile a d'ailleurs remplacé Balotelli, poste pour poste, contre les Anglais.

Cesare Prandelli

Avec la Fiorentina, Cesare Prandelli était déjà complimenté par l'esthétisme du jeu mis en place. En quittant la Viola pour la sélection italienne, l'homme de 56 ans s'est assuré de mettre cette doctrine dans ses valises. Cela donne une équipe joueuse et tactiquement flexible qui se situe à mille lieues de la réputation qui colle à la peau des sélections italiennes.

Dans son rapport technique de l'Euro 2012, l'UEFA avait vanté la «mentalité offensive» et la «volonté d'imposer son jeu à l'adversaire» de l'Italie, mais aussi le «recours fréquent à un pressing très haut».

«On a joué toute notre vie en défendant et en faisant des contre-attaques, confirme Di Vaio. Maintenant, Prandelli veut contrôler le jeu avec notre milieu et avoir la possession du ballon.»

Cela s'est encore vérifié contre l'Angleterre, même avec un score favorable. Dans leur victoire de 2 à 1, les Italiens ont également réussi 92,2% de leurs passes, soit le plus haut total en Coupe du monde depuis 1966.