L'Italie, avant tout soucieuse de ne pas aller au même rythme que l'Angleterre dans la touffeur de Manaus, a néanmoins fini, comme souvent, la course en tête (2-1) samedi lors du choc du groupe D du Mondial-2014.

Vainqueur de son présumé rival le plus fort dans la poule, la «Squadra Azzurra» se met du même coup en parfaite position en vue d'une qualification en huitième de finale.

Celle-ci n'est pas compromise pour l'Angleterre, qui n'a pas démérité, mais les Trois Lions devront pour cela se reprendre dans cinq jours contre l'Uruguay, l'autre épouvantail du groupe de la mort qui s'est empalé sur le Costa Riva plus tôt (3-1).

En plein coeur de l'Amazonie, les deux équipes européennes ont chacune usé d'une recette différente pour éviter de cuire à l'étouffée. Et à ce petit jeu-là, ce sont les joueurs de Prandelli qui se sont montrés les plus habiles.

Pour eux, l'idée était en effet de contrôler le milieu pour tenir la balle et contenir l'adversaire afin de ne pas se fatiguer.

D'abord contrariés par l'absence du guide Buffon ainsi que le remaniement défensif de Chiellini et Darmian dans les couloirs, les Italiens, alternativement en 4-1-4-1 ou en 3-5-2, ont peiné à prendre leur marque.

Mais peu à peu ils ont réussi à oublier une préparation hésitante avec des nuls contre l'Irlande et le Luxembourg et derrière, Sirigu s'est montré à la hauteur.

Surtout, les coéquipiers du vieux Pirlo (35 ans) ont pu compter sur un excellent Candreva qui les a maintenus à flot dans le couloir droit.

Un corner rapidement joué dans cette zone et une bonne inspiration du capitaine ont d'ailleurs abouti à l'ouverture du score de Marchisio d'une frappe chirurgicale (35).

Quand on veut rouler à l'économie, les tirs de loin sont toujours une solution. Dans ce domaine, là encore l'Italie a été plus efficace que l'Angleterre, désordonnée en fin de match.

À la reprise, le meneur de la Lazio a encore délivré un centre parfait pour le premier but en Mondial d'un Balotelli aussi discret qu'efficace (50).

Une autre tentative de l'ex-Citizen avait auparavant été sauvée sur sa ligne par Jagielka avant que dans la foulée Candreva, encore, ne trouve le poteau (45).

Gerrard exténué

La vedette anglaise, Rooney, n'a toujours pas marqué en Coupe du monde pour son 9e match mais, après un amour de passe de Sterling, il a délivré un centre somptueux à Sturridge pour une égalisation aussi rapide que de courte durée (37).

Un scénario qui prolonge l'excellente saison du buteur des Reds, malheureusement sorti sur blessure (80).

L'entente du quatuor anglais, avec également Welbeck dans le lot, était la clé de Roy Hodgson et ils n'ont pas déçu, leur activité mettant à mal la défense adverse malgré son intention de fermer les couloirs.

À l'image des crampes de Sterling, le diabolique lutin de Liverpool, cela a aussi fini par se retourner contre eux et en seconde période les efforts ont pesé sur la lucidité, même si les Anglais ont tout donné pour essayer d'égaliser encore.

Dommage que Cahill soit un peu court sur le deuxième but et que Johnson ait alors abandonné le marquage.

Ensuite, Prandelli a fait entrer Motta pour verrouiller tout ça et Rooney, critiqué en préparation et décidément bien malheureux sur ses tentatives non cadrées, n'a pu trouver la clé.

Déjà éliminée de l'Euro en 2012 et du Mondial en 1990 par ces adversaires, l'Angleterre court après une victoire en compétition contre l'Italie depuis 1977 et une série de six matches désormais.

Il faut espérer que les coéquipiers d'un Gerrard également exténué n'auront pas déjà perdu trop d'énergie pour la suite.

Quant aux finalistes du dernier championnat d'Europe, après une phase initiale bafouillée, ils montrent une nouvelle fois qu'ils n'aiment eux rien d'autre que les phases finales. Surtout contre leurs adversaires préférés.

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