Les policiers de 14 États du Brésil, dont six sont hôtes du Mondial de soccer qui commence dans quelque trois semaines, ont annoncé sur le site web de leur syndicat une grève de 24 heures mercredi pour revendiquer de meilleurs salaires.

Dans certains États, la grève pourrait toucher jusqu'à 70% des effectifs de police, en charge des enquêtes criminelles.

Parmi les 14 États (sur 27 au Brésil) qui ont annoncé la grève figurent Rio de Janeiro, Sao Paulo, Minas Gerais (capitale Belo Horizonte), Bahia (capitale Salvador), Pernambouc (Recife) et Amazonas (Manaus) qui recevront de nombreux matches de la Coupe du monde du 12 juin au 13 juillet.

Des grèves sont prévues également dans les États d'Alagoas et Paraiba (nord-est) Espirito Santo (sud-est), Mato Grosso do Sul, Para, Rondonia et Tocantins (Amazonie) et Santa Catarina (sud).

«Il n'y a pas d'ambiance pour une grève générale à Rio de Janeiro», a déclaré mardi le secrétaire des grands événements de l'État, Roberto Alzir lors d'une conférence de presse. «Même s'il y a en une, nous avons les moyens de la gérer; il y a des plans d'urgence pour cela», a-t-il ajouté.

A l'approche du Mondial et des élections générales d'octobre, le scénario est complexe au Brésil et propice à l'éclosion de grèves sectorielles et aux manifestations sociales.

La police militaire (PM, chargée du maintien de l'ordre) n'a pas prévu d'autre grève pour le moment. La semaine dernière, la PM de Recife avait croisé les bras pendant trois jours et en banlieue les habitants en avaient profité pour piller des magasins.

La police fédérale (PF) - dont l'une des attributions est de contrôler les passeports dans les aéroports et aux frontières - a annoncé une mobilisation mercredi également pour «une restructuration de l'organisme» mais écarte tout mouvement de grève pour le moment.

«Nous ne voulons pas porter préjudice à la population» avec une grève, a dit à l'AFP Jose Nedel Fagundes, un porte-parole du syndicat de la PF.

Le ministre de la Justice, Jose Eduardo Cardozo, a déclaré fin avril que les grèves de policiers sont «illégales et inconstitutionnelles».

«Les organismes armés ne peuvent légalement pas faire grève. C'est pourquoi je ne crois pas que les policiers - qui ont juré respecter leur nation - exposeront leur pays à une situation inacceptable devant le monde, et je ne pense pas qu'ils feront grève pendant le Mondial», avait-il souligné.