Alors, vous pensiez que le dernier chapitre dans la série des clasicos allait vous laisser sur votre faim?

Après une première mi-temps minée par la tension ambiante et les schémas tactiques se neutralisant, le match s'est animé et a basculé après l'expulsion de Pepe, réduisant Madrid à 10 joueurs. La suite se résume à un nom: Lionel Messi, auteur des deux buts du match (Barcelone l'a emporté 2-0, hier, en Ligue des champions), le second faisant certainement partie de ses plus beaux en carrière.

Les uns accuseront l'arbitre d'avoir compromis l'issue du match tandis que les autres y verront que justice a été rendue. Dans les circonstances, je ne peux faire autrement que penser que le Real a été l'artisan de son propre malheur. Sur un terrain transformé en champ de bataille, ce n'était qu'une question de temps avant qu'un des belligérants ne voie rouge. Le sort a voulu que ce soit Pepe, le destructeur le plus efficace de Madrid, qui soit expulsé.

Anti-jeu du Real

Malgré une montée en confiance en vertu de sa victoire en Copa del Rey une semaine plus tôt, on a vu un Real qui refusait de prendre l'initiative en première mi-temps, laissant de plein gré la possession au Barça. Le plan de Mourinho était d'embouteiller le milieu de terrain catalan et de profiter de la vitesse de Ronaldo et Di Maria pour contrer à la récupération.

Jusqu'à l'exclusion de Pepe, le match se résumait donc à une âpre lutte entre le jeu du Barça et l'anti-jeu du Real. On pouvait admirer l'astuce tactique de Mourinho ou les efforts incessants des milieux de terrain merengue, mais l'amateur de beau jeu en prenait pour son rhume.

L'arbitre Wolfgang Starck n'est cependant pas l'unique responsable du revirement dans la dernière demi-heure. Avec l'entrée en jeu d'Ibrahim Afellay, le Barça retrouvait une largeur qui faisait défaut à son attaque depuis le début des affrontements entre les deux clubs. Le déclic s'est d'ailleurs produit lorsque Afellay a pris à contre-pied Marcelo sur le flanc droit avant qu'il ne repère Messi au premier poteau avec un centre précis.

L'Argentin avait été discret depuis deux matchs, mais il a surgi au moment opportun pour mettre le ballon au fond des filets d'Iker Casillas. Par la suite, le Barça a semblé plus confiant et il s'est appliqué au démontage progressif de l'édifice madrilène avant que l'effort individuel de Messi n'achève le Real.

On peut parfois reprocher au petit attaquant de Rosario d'être égoïste lorsqu'il tente de dribler deux ou trois adversaires alors que ses coéquipiers sont libres. Difficile toutefois de le critiquer lorsqu'il se défait de quatre défenseurs et bat le gardien d'un tir placé du pied droit. Un but fantastique.

Manchester en finale?

Un mot sur Manchester United qui a fait un grand pas vers la finale en allant battre Schalke 04 sur son terrain, 2-0, mardi. L'équipe de Sir Alex Ferguson a complètement dominé les Allemands avec un Wayne Rooney qui retrouve son meilleur niveau.

Les milieux mancuniens m'impressionnent par le soutien qu'ils offrent aux attaquants. On n'a qu'à penser à Ryan Giggs, reconverti en demi-centre, qui a obtenu de nombreuses chances avant d'ouvrir la marque sur une passe de Rooney. On remarquera aussi les nombreux appels de joueurs qui attaquent la surface de réparation à chaque centre.

Mais chez Man U, c'est surtout la force de caractère qui permet au club de se distinguer. Même quand les choses semblent aller moins bien, il existe cette assurance qu'on finira par trouver le moyen de gagner. Vers une finale Man U- Barça... On se le souhaite, non?

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