L'Inter, tenant de la Ligue des champions, a encore suffisamment de métier pour ne pas tomber complètement dans le piège de Twente (2-2 mardi), mais tout n'est pas au point, comme le reconnaît l'entraîneur Rafael Benitez, sans cesse comparé à Mourinho, son prédécesseur.

Certaines choses fonctionnent déjà dans l'Inter de l'Espagnol, mais il reste beaucoup de réglages, comme l'a montré le match face à un adversaire qui jouait lui le match de sa vie (les champions des Pays-Bas ont effectué un tour d'honneur après avoir accroché le dernier vainqueur de la C1).

Ce qui fonctionne déjà: l'expérience

Ce qui fonctionne toujours: Samuel Eto'o. Le Camerounais, qui a remporté les trois finales de C1 qu'il a disputées, se retrouve toujours en Ligue des champions. A Twente, il a porté son équipe à bout de bras, Wesley Sneijder étant un peu en dedans. Le Lion Indomptable a marqué un but de classe, prenant de vitesse toute la défense. Benitez peut compter sur Eto'o.

L'expérience d'un effectif quasiment inchangé et qui a tout gagné la saison dernière peut aussi rassurer l'Espagnol. «On a eu une première période très difficile, a-t-il admis, mais je suis satisfait de notre deuxième mi-temps contre une équipe difficile. Nous avons alors pris le contrôle du match». L'Inter est suffisamment sûre d'elle pour corriger le tir à la pause.

Ce qui ne fonctionne pas: méformes et collectif encore en chantier

Rafa a assez dit qu'il lui fallait du temps, et qu'il n'en avait pas à sa disposition. «Ce n'est pas encore mon Inter», prévient-il. «Nous avons eu peu de temps pour améliorer certains mécanismes collectifs, notamment à la récupération», détaille-t-il.

Il doit en outre faire face à certaines méformes individuelles, pas forcément dramatiques dans ce genre de club, programmé pour que ses joueurs atteignent leur pic de forme à la fin de la phase de poules de la C1, et au printemps, le temps de la cueillette des trophées.

Le Prince Milito, auteur d'un doublé en finale l'an dernier, a enfin retrouvé le chemin des filets... mais contre son camp. Benitez défend son buteur et «son travail pour l'équipe» (il est à l'origine du but de Sneijder).

Le Kényan MacDonald Mariga, titularisé à la récupération depuis le début de la saison, manque lui encore un peu de sang-froid. Son vilain coup de tête en fin de match pourrait lui vouloir une suspension si l'UEFA se penche dessus.

Mou, encore Mou, toujours Mou...

Une qualité de Benitez saute aux yeux: sa patience de faiseur de châteaux de cartes quand on compare son action à celle de Mourinho, ce qui arrive en moyenne une question sur deux. Qu'aurait fait Mourinho à sa place? Qu'aurait dit Mourinho aux joueurs? Etc.

Sans cesse comparé à l'ex, Benitez reste calme. Quand on lui rapporte la pique de Mourinho, lancée depuis Madrid, où il dit que «Rafa n'a qu'à s'inspirer de mon travail», le nouveau coach de l'Inter répond, avec le sourire: «Je crois qu'il faut mieux se concentrer sur le match plutôt que de répondre à certaines choses.» Un bonze.