La confirmation par l'UEFA mercredi de la suspension de Franck Ribéry pour la finale de la C1, le 22 mai, ternit un peu plus la fin de saison du milieu du Bayern, longtemps perturbé par des blessures et dans la tourmente depuis son audition dans une affaire de proxénétisme.

L'instance européenne a en effet décidé de maintenir les trois matches de suspension de Ribéry consécutifs au carton rouge récolté en demi-finale aller de la Ligue des champions contre Lyon (1-0), le 21 avril à l'Allianz Arena, pour un geste dangereux sur l'attaquant lyonnais Lisandro, et a refusé de suivre les arguments du Bayern Munich, qui avait jugé ce carton rouge «très dur».

«Nous pensons que c'est une décision trop sévère et nous ne sommes pas heureux», a d'ailleurs déclaré le président du Bayern Karl-Heinz Rummenigge qui avait fait le déplacement jusqu'au siège de l'UEFA à Nyon en compagnie de son joueur. Ribéry, le visage glacial, a lui quitté les lieux sans faire de commentaires.

Il ne reste désormais au club allemand, privé de l'un de ses principaux atouts offensifs juste avant de défier l'Inter Milan de José Mourinho, qu'un ultime recours, le Tribunal arbitral du sport (TAS), pour tenter d'inverser le cours des évènements. Mais le mal semble être fait pour +Kaizer Franck+.

Moral plombé?

Si le sélectionneur de l'équipe de France Raymond Domenech peut être intérieurement soulagé de récupérer l'un de ses joueurs majeurs dès le début du stage de préparation à la Coupe du monde, le 18 mai à Tignes, la décision prise par la commission d'appel de l'UEFA ne peut en revanche que plomber encore un peu plus le moral de Ribéry.

Le Français, dont la saison a été hachée par des pépins physiques, avait fait de la Ligue des champions son Graal absolu et avait même longtemps conditionné son avenir en Bavière au parcours de son club sur la scène continentale.

Mais alors que le club bavarois, quadruple champion d'Europe, retrouve les sommets continentaux pour la première fois depuis son sacre de 2001, Ribéry est privé de fête et doit paradoxalement traverser à 27 ans la pire période de sa carrière.

Son audition en tant que témoin dans une affaire de proxénétisme avait déjà obscurci son horizon et refroidi les ardeurs des potentiels acquéreurs (Real Madrid, FC Barcelone). Le carton rouge reçu face à Lyon assorti de trois matches de suspension n'a fait que rajouter à son calvaire et ce n'est pas son deuxième titre de champion d'Allemagne en trois ans, quasiment acquis par son club samedi, qui risque de le consoler après un exercice des plus tourmentés.

Il ne lui reste en fait plus que la Coupe du monde pour se racheter. Ribéry l'a lui-même avoué samedi: il «n'attend que ça». Pour tirer un trait définitif sur une maudite saison.